La Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) a répertorié au mois de mars au Kwilu, dans l'ex-province du grand Bandundu, sept détenus morts au cachot de Bulungu, à la suite des mauvaises conditions de détention. La situation carcérale, note-t-elle, est alarmante dans les cachots du parquet et la prison de la province.
Selon la FBCP, les prisonniers et détenus préventifs n'ont pas accès aux soins de santé, mangent une seule fois tous les deux jours et certains dorment aux côtés des installations hygiéniques bouchées, exposés aux maladies. « Pour votre information, c'est depuis l'époque des régimes de Kabila père et fils jusqu'à maintenant que nous lançons un cri d'alarme aux décideurs politiques et administratifs, réclamant l'amélioration des conditions des prisonniers et détenus préventifs dans le pays. Malheureusement, ces conditions de détention sont toujours très précaires dans toutes les prisons du pays », a souligné la FBCP dans ce communiqué signé par son président, Emmanuel Adu Cole. Elle a rappelé qu'à Kinshasa, la capitale, il y a quotidiennement des décès dans les prisons et autres maisons carcérales.
A en croire cette organisation, au mois de mars, par exemple, la prison centrale de Makala a enregistré quarante-huit décès dus notamment à la surpopulation et l'étouffement. La FBCP a relevé que cette prison, construite pour mille cinq cents détenus, en contient à ce jour plus de onze mille dont seulement 2589 sont condamnés. « Bien que la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux est en train de fournir un grand effort pour le désengorgement des prisons et l'amélioration des conditions de vie des prisonniers et détenus préventifs, beaucoup reste encore à faire », a-t-elle souligné. Sollicitant une enquête approfondie et indépendante sur tous les décès dans les prisons du pays, la FBCP demande également l'implication de la Commission des Nations unies chargée des détentions illégales.