Congo-Kinshasa: Réforme du système éducatif - Réfléxion sur les enjeux et défis de l'art, la culture et l'éducation en RDC

En marge de la célébration de la Journée mondiale de l'art marquant le lancement du plaidoyer de l'ACE, l'Institut national des arts (INA) et Open society initiative for southern Africa (Osisa) ont organisé, le 13 avril, au Cepas une conférence dans le but de sensibiliser à l'essence de l'engagement à vulgariser auprès des décideurs.

Les invités à la journée de réflexion organisée par les acteurs du projet de « Plaidoyer pour l'intégration des arts et de la culture dans le système éducatif congolais (ACE) » ont été sensibilisés et encouragés à leur prêter main forte. Plus qu'une sollicitation, cela a été un appel vibrant à s'engager dans le processus en usant de son influence dans sa sphère de vie et de travail comme pouvoir public ou acteur privé. Cette mobilisation de Christian Moleka a conclu les entretiens nourris de l'anthropologue Josette Shaje, le neuropsychiatre Daniel Okitundu et le cinéaste Balufu avec la salle sur la pertinence d'intégrer l'art et la culture dans le système éducatif à réformer.

En effet, le coordonnateur du comité de pilotage de l'ACE a insisté sur l'apport de chacun pour la réussite du plaidoyer qui s'inscrit sur une triple démarche. De prime abord, il faut « développer des contenus à caractère artistique déjà proposés dans le programme scolaire, notamment la musique, la poterie, le théâtre et la sociologie africaine ».

%

En deuxième lieu, « développer une approche culturelle dans l'éducation ». Ainsi, les matières enseignées doivent être en adéquation avec l'environnement, en favorisant la compréhension. Dès lors, «les cours dispensés, histoire, géographie, sciences, littérature, etc., doivent participer à construire l'imaginaire des élèves » centré sur la République démocratique du Congo en priorité.

En troisième lieu, donner plus de sens aux travaux manuels inscrits dans le programme scolaire quitte à les requalifier en ateliers didactiques. Par ailleurs, réserver une place aux musées pour sensibiliser aux valeurs culturelles ancestrales. Le corollaire serait que les enfants libèrent leur potentiel créatif avec la capacité d'innover partant de leur environnement.

Tenu pour le point de départ de la synergie nécessaire à faire aboutir le plaidoyer pour l'ACE, la rencontre a permis de mettre au diapason l'assistance sur les études menées en amont par les Prs Damien Pwono et Faïk Nzuji, sur la base de l'état des lieux de l'art et la culture dans le système éducatif dont le rapport a été lu par Elfia Elesse. Il en a donné les contours et rappelé la genèse du projet comme initiative du département Justice économique et sociale de l'Osisa dont elle était à la base directrice.

Culture et développement humain

Christian Moleka a circonscrit le cadre du plaidoyer : prendre langue avec les différents ministres sectoriels de l'Education, à savoir de l'Enseignement primaire, secondaire et technique ainsi que de l'Enseignement universitaire, engager également des échanges avec les Affaires sociales et les formations culturelles.

Et, à la fin, atteindre le sommet de l'Etat, en l'occurrence le président de la République. Les mesures seront à intégrer dans « la prochaine Stratégie sectorielle de l'éducation et de la formation, en 2025 ». Ce, afin qu'à partir des neuf prochaines années, elle s'appuie sur la réforme incorporant les arts et la culture dans le système éducatif.

Le Dr Daniel Okitundu ayant démontré le caractère global de la culture a fait le lien entre ce concept et le développement humain. La personne humaine étant le produit de la nature et de sa culture, son matériel génétique et la relation à l'autre et son environnement pris en compte, contribuent au développement de son cerveau. L'art et la culture doivent à cet effet être valorisés, dès le départ, avant la scolarité. « Pour préparer les enfants à pouvoir jouir de l'art et de la culture à l'école, il faut que, dès le sein maternel, la mère s'y implique et la poursuive à la naissance ».

La relation mère-bébé, où elle chante, parle et joue avec ce dernier favorise son développement culturel. « Il est établi que ces éléments fondamentaux de la culture se transmettent à l'humain pendant les trois premières années de sa vie. C'est pendant cette période que doit être constituée sa structure de base réceptive à l'art et la culture », a dit le neuropsychiatre.

Puis, que les activités s'y rapportant soient entretenues avec leur usage comme supports pédagogiques pour favoriser sa créativité, développer son intelligence et, surtout, servir de thérapie pour les enfants souffrant de problèmes psychologiques.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.