Dakar — Les accidents domestiques chez l'enfant représentent un "fardeau économique et social" pour certaines familles sénégalaises du fait de leur coût onéreux, a estimé, vendredi, à Dakar, Aloyse Sagna professeur titulaire en pédiatrie à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
"Il y a certains accidents domestiques qui ruinent la famille parce qu'on doit soigner l'enfant pendant longtemps. Les interventions sont très onéreuses. Le premier cas d'accident qui me vient en tête, ce sont les brûlures caustiques de l'oesophage" a déclaré M. Sagna.
Aloyse Sagna est un professeur titulaire en pédiatrie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il animait une conférence publique axée sur le thème "Les accidents domestiques chez l'enfant".
La conférence est organisée sur initiative conjointe de l'Amicale des étudiants du Centre européen de formation en énergie renouvelable et de l'établissement Hékima Santé au cours d'un "Ndogou-débat".
"Parfois certaines interventions nécessitent une évacuation à l'étranger. Ce qui est très difficile pour certaines familles qui sollicitent l'appui des structures comme les organisations non gouvernementales", a-t-il poursuivi.
"Les nombreux accidents sont inhérents au statut de l'enfant qui découvre la vie et y s'adonne avec insouciance (...) Il y a beaucoup de brûlures chez les enfants, surtout en cette période de ramadan", a fait observer le pédiatre.
Pour Aloyse Sagna, la fréquence des accidents domestiques chez l'enfant "peut aussi s'expliquer par la manière de vivre des populations surtout en ville où les gens ont adopté l'individualisme des européens".
"En ville, le plus souvent l'enfant est surveillé par les aide-ménagères communément appelées +bonnes+ qui doivent aussi faire d'autres tâches ménagères. Ce qui fait que parfois elles sont débordées et dépassées", a analysé le spécialiste.
Au cours de sa conférence, le professeur titulaire en pédiatrie a estimé que l'une des solutions pour réduire les cas d'accidents domestiques chez les enfants, est le "relèvement du niveau d'éducation".
"Tant que le niveau d'éducation ne sera pas élevé, il sera difficile de réduire le phénomène des accidents domestiques chez les enfants (...) cette éducation peut se faire notamment à travers les langues locales", a préconisé Aloyse Sagna.