Le Conseil de la jeunesse de la ville de Goma(Nord-Kivu) a lancé ce samedi 15 avril un cri de détresse auprès des autorités afin qu'elles trouvent les moyens d'arrêter un décompte macabre de personnes assassinées.
En 48 heures, 4 personnes ont été tuées par des présumés bandits armés. Le dernier cas s'est produit vendredi 14 avril. Une personne a été tuée par balle aux environs de 20 heures au quartier Kyeshero.
Dans la nuit précédente, celle de jeudi à vendredi, 3 autres personnes ont perdu la vie, tuées par balle par des hommes armés non identifiés.
Selon plusieurs témoignages en ville, certains auteurs de ces actes sont habillés en tenue militaire et policière.
Claude Rugo, président du conseil de la jeunesse dans la commune de Karisimbi affirme qu'avec la persistance des assassinats, les gens vivent avec la peur au ventre dans la ville :
« Imaginez-vous quand nous commençons à enregistrer 6 cas d'assassinats dans l'intervalle de deux semaines, ça fait tellement peur aux gens. Chaque jour, on est en train d'assassiner nos jeunes. Et là, nous nous posons la question : pourquoi les inciviques sont en train de le faire et pourtant la ville de Goma est surmilitarisée ? La ville de Goma avait accueilli il n'y a pas longtemps les déplacés de Rutshuru, les déplacés venant de Masisi ; nous sommes en train de nous poser la question comment les déplacés ont fui la guerre à Rutshuru, à Masisi pour Goma, et à Goma ils commencent à passer des nuits sous des crépitements des balles, des assassinats, des cambriolages, ... vraiment on en a assez ; perdre 6 de nos citoyens dans l'intervalle de 2 semaines, c'est déjà trop. Les autorités doivent multiplier les efforts pour nous donner la paix ».
Selon la coordination urbaine de la société civile de Goma, au moins 14 personnes ont été tuées par balle dans cette ville depuis le début de cette année.