Le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Peter Kazadi a suspendu, vendredi 14 avril, les activités de l'assemblée provinciale du Sud-Kivu.

Il l'a fait savoir dans un télégramme dont une copie est parvenue ce samedi à Radio Okapi.

Selon ce document, Peter Kazadi affirme avoir levé cette option pour prévenir les troubles à l'ordre public.

Cela après que deux bureaux qui se querellent la gestion de cette assemblée provinciale ont invité les élus provinciaux, ce samedi, à la même heure et au même endroit.

Ce message intervient après l'élection des deux bureaux dont l'un a tenu une réunion à l'hémicycle provincial et l'autre à l'Hôtel Ruzizi de Bukavu.

Le vice-Premier ministre a par ailleurs invité les deux bureaux à surseoir jusqu'à nouvel ordre la tenue des plénières à l'hémicycle provincial comme à tout autre endroit de la ville de Bukavu.

Peter Kazadi les a ainsi convoqués à Kinshasa pour une consultation.

L'appel à privilégier les intérêts de la population

Réagissant ce samedi à Radio Okapi, Sudi Alimasi, expert en décentralisation, a invité le gouvernement provincial et l'assemblée provinciale du Sud-Kivu à privilégier les intérêts de la population.

« Il faudra qu'ils évitent une bipolarité au sein de l'assemblée provinciale qui frise une manipulation des politiciens de Kinshasa au détriment de la population. Ils doivent parler le même langage pour l'intérêt de la province du Sud-Kivu qui a souffert de la mauvaise gouvernance », a-t-il déclaré.

Sudi Alimasi a également appelé le gouvernement provincial à une bonne gestion pour éviter de faire l'objet des motions.

Cet expert en décentralisation a également estimé que les organes délibérants commettent souvent l'erreur de croise qu'ils doivent se partager l'argent de la province, sinon de faire partir le gouverneur.

Il explique en outre aussi qu'en cas de crise persistante, la loi donne au président de la République le pouvoir de dissoudre une assemblée provinciale.

La crise intervient au sein de l'assemblée provinciale du Sud-Kivu, trois jours après que le gouverneur Théo Ngwabidje a repris ses fonctions.

Ce dernier avait été déchu par l'assemblée provinciale, à la suite d'une motion de censure votée en novembre 2022.