Congo-Kinshasa: Présidentielle 2023 - L'opposition s'organise

Une dynamique est en train de se mettre en branle depuis quelques jours au sein de l'opposition congolaise qui tente de s'organiser à quelques mois de la tenue des élections de décembre 2023.

Face au leadership de Félix-Antoine Tshisekedi, des leaders de l'opposition, parmi les plus en vue, ont pris l'option de faire cause commune en jetant les bases d'une nouvelle alliance. C'est ce qu'il faut retenir de la réunion tenue le 14 avril, à Lubumbashi, autour de l'ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe.

Le leader du regroupement Lamuka, Martin Fayulu ; l'ex-Premier ministre, Augustin Matata Ponyo ; le président du parti l'Envol, Felly Sessanga ; ainsi que le gynécologue Denis Mukwege ont pris une part active à cette rencontre. La motivation essentielle de cette entrevue, telle que présentée par les participants, était d'analyser la situation générale du pays et d'effectuer l'état des lieux du processus électoral. Au terme de leurs discussions, les participants ont, dans leur déclaration commune, affirmé leur attachement sans faille à la Constitution et aux lois du pays ainsi qu'à leur application stricte.

Ils ont indiqué qu'ils s'opposent catégoriquement à tout projet de révision constitutionnelle à quelques mois des élections. « Conscients de nos droits et devoirs sacrés fixés à l'article 63 de la Constitution pour la défense de l'intégrité territoriale face à l'agression actuelle, nous ne ménagerons aucun effort pour que la RDC reste unie et indivisible », ont-ils assuré. Leurs recommandations touchent divers aspects de la vie nationale.

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Moïse Katumbi et ses amis ont exigé la désignation consensuelle des animateurs des organes de la Commission électorale nationale indépendante, la révision de la loi électorale ainsi que la recomposition de la Cour constitutionnelle. Dans le même ordre d'idées, ils ont recommandé la conduite urgente d'un audit externe des opérations d'identification et d'enrôlement en cours en vue de la production d'un fichier électoral intègre reflétant les réalités démographiques de chaque circonscription électorale. Ils ont aussi recommandé la présence des observateurs nationaux et internationaux pendant tout le processus électoral.

Au plan institutionnel, les participants à la réuion de Lubumbashi ont exigé la fin de l'instrumentalisation des institutions politiques, judiciaires et fiscales contre les candidats présidents. Toutefois, des questions se posent quant au bien-fondé de ce nouveau rapprochement entre ces têtes couronnées de l'opposition congolaise, notamment celles liées au format de ces échanges, à la nature du regroupement et aux actions futures. Dans la foulée, les participants ont annoncé une marche pacifique le 13 mai prochain, à Kinshasa, qui aura pour but de dénoncer la vie chère et autres maux dont souffre le pays.

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