Sénégal: Eau - Une organisation plaide pour une 'gestion publique et participative'

Dakar — Le Forum social sénégalais (FSS) a plaidé samedi à Dakar pour un retour à la "gestion publique, communautaire et participative" de la question de l'eau pour une meilleure implication des populations dans le pilotage de cette denrée vitale.

"La gestion de l'eau doit être publique, communautaire et participative (...) parce que toute gestion qui s'appuie sur une délégation pourrait évoluer vers la privatisation", a dit Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du FSS, une organisation de la société civile affiliée au Forum social mondial.

"Les populations doivent être responsabilisées dans la gestion de l'eau qui n'est pas une marchandise comme les autres, où l'on peut faire des profits", a poursuivi M. Diouf.

Le Forum social sénégalais rencontrait des journalistes pour donner son "analyse des trois ans de gestion de l'eau au Sénégal, sous le contrat d'affermage de Suez pour une durée de 15 ans".

Dans cette perspective, a-t-il insisté, "nous réaffirmons notre option de retourner à une gestion publique, communautaire et participative de l'eau".

Pour Mamadou Mignane Diouf, cette option communautaire devrait impliquer les collectivités territoriales. "Elle aurait l'avantage de mieux responsabiliser les populations dans la gestion de l'eau, une source de vie, et non des profits à réaliser", a-t-il fait observer.

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M. Diouf a préconisé une gestion publique et communautaire (...) adossée à un "programme d'éducation à la préservation et à la gestion participative de l'eau".

Il a justifié la pertinence dudit programme à une période où l'on parle "du risque d'en arriver à la guerre de l'eau dans un contexte de changements climatiques".

Abordant la gestion concrète de l'eau au Sénégal par le groupe français SUEZ, le coordonnateur du Forum social sénégalais a estimé que les trois ans de gestion de SUEZ au Sénégal, "ne (leur) donne pas encore satisfaction, même s'il y a des efforts qui ont été faits".

Mamadou Mignane Diouf a plaidé pour la présence des travailleurs au Conseil d'administration et la cession de 11% des actions au personnel travailleur de la Sen-Eau.

Evoquant une perte de 17 milliards de FCFA cumulée par l'entreprise durant les trois années de fonctionnement, M. Diouf a demandé à ce que cette "baisse de performance, vraie et simulée, ne soit un prétexte pour augmenter le prix de l'eau au Sénégal".

Contacté par l'APS, le service presse et communication de la Sen-Eau a préféré ne pas donner suite aux différentes allégations du Forum social sénégalais.

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