Cameroun: Reconstruction, régions anglophones - Les fonds promis par les partenaires étrangers se font désirer

Dans huit mois, la phase 1 ( trois ans) du Plan présidentiel de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, sera bouclée. Le bilan reste plus que mitigé, avec les partenaires étrangers qui traînent le pas à tenir leurs promesses d'octroyer des fonds au Cameroun. À ce jour, seul le Japon a apporté trois milliards de FCFA pour la reconstruction de ces deux régions en proie à une crise sécuritaire depuis fin 2016.

Le constat se dégage de la 5 ème session ordinaire du Comité de pilotage du PPRD, tenue jeudi dernier à Yaoundé, sous la houlette de Balungeli Confiance Ebune, président dudit comité. À huit mois de sa clôture, les réalisations de la première phase du PPRD, restent tributaires des partenaires techniques et financiers du Cameroun. Les promesses faites depuis 2019 par ces partenaires étrangers, tardent à se concrétiser. Cette année- là est pourtant celle où les deux régions anglophones du Cameroun avaient été reconnues comme "zones économiquement sinistrées", par un décret du président de la République, Paul Biya.

Sur le volet de la coopération multilatérale, les fruits n'ont pas encore tenu la promesse des fleurs, exception faite du gouvernement japonais qui a débloqué trois milliards de FCFA. Les autres partenaires traînent inexplicablement le pas, et se font toujours désirer. C'est le cas de la France qui avait promis 62 millions d'euros (40,669 milliards de FCFA ) il y a quatre ans. Rendu à ce jour, Paris ne donne ( du moins à notre connaissance) aucune information sur la mobilisation de cet argent.

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Les autorités camerounaises en charge du projet attendent pourtant impatiemment l'effectivité de ces promesses. « Vous avez cité le cas de notre partenaire stratégique la France. Elle avait annoncé ce soutien financier. Donc nous les attendons toujours. On ne perd aucun espoir. Surtout avec les réalisations et le développement sur le terrain. Je pense que nous l'attendons, y compris tant d'autres qui avaient aussi promis », a toutefois déclaré Balungeli Confiance Ebune, optimiste, à la presse, jeudi dernier, au sortir de 5 ème session ordinaire du PPRD tenue à l'auditorium des services du Premier ministre.

Pour un budget global de 154 milliards de FCFA (le montant initial était de 89,5 milliards), le Cameroun a pu réunir à date, 13 milliards de FCFA soit 8,9 milliards représentant la quotepart de l'Etat, 1,2 milliard au titre d'apport du secteur privé, 3 milliards du Japon et 400 millions de FCFA du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Devant la timide mobilisation des fonds, le Cameroun a récemment entrepris de contracter un prêt de 21,155 milliards de francs CFA auprès de la Banque islamique de développement (BID). Il est alors évident que la mobilisation des fonds est le défi majeurs d'Amanjong Motuba Obase qui a remplacé Paul Tasong à la coordination du PPRD depuis novembre 2022.

La phase 1 étant consacrée à la relance, la prochaine phase ( cinq ans) sera celle de la reconstruction prooprement dite, et celle de développement (10 ans). Au bout de trois du projet, le bilan est plutôt "satisfaisant" pour Balungeli Confiance Ebune.Il entre autres, 212 projets réalisés (118 au Nord-Ouest et 94 au Sud-Ouest), 50 coopératives financées. "Dans les semaines qui suivent, nous allons convoquer une réunion du comité de pilotage pour évaluer les différentes réalisations de ce plan et aussi voir les projets en cours", a-t-il enfin rassuré.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que les pays amis ayant fait des promesses au Cameroun, notamment la France, les tiennent dans les délais impartis à la phase 1 du PPRD. Une phase de relance qui théoriquement, prendra fin le 31 décembre 2023.

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