Oumar Konaté, 16 ans, vient de participer au tournoi de Montaigu en France, la compétition référence pour les sélections de jeunes. Il s'y est même distingué en terminant meilleur buteur avec sept réalisations, dont six contre la Nouvelle-Calédonie. Avec son club de l'ASI d'Abengourou, ce jeune talent compte bien briller dans le championnat ivoirien dans les années à venir, avant peut-être de s'imposer à l'étranger.
À la fin du match entre l'ASI d'Abengourou et la SOA, un petit bonhomme s'apprête à entrer sur le terrain. Chétif, les traits encore adolescents, le jeune Oumar Konaté, 16 ans dans trois semaines, ne trouvera pas la faille pour aider son équipe de l'ASI d'Abengourou à inverser la tendance du match. Malgré la défaite 2-0, le jeune ailier fait parler sa vivacité et sa volonté de jouer juste. Franck Aboa, son entraîneur, apprécie le profil du joueur.
« Il va vite, il est rapide et technique, il fait gagner des ballons, il sait se projeter et après il est aussi lucide devant le but. Voici un peu les qualités qu'on a décelé en lui pour pouvoir l'intégrer dans l'effectif de l'ASI d'Abengourou. C'est un jeune qui est talentueux, on compte beaucoup sur lui. Il a un gabarit un peu faible, il a tenu à le compenser par sa rapidité, par sa vitesse athlétique. On essaie de travailler encore plus sur le plan physique et puissance, pour qu'il puisse avoir un coffre un peu plus important et être capable de répondre aux charges de la défense. »
Meilleur buteur du tournoi de Montaigu
Depuis quelques semaines, Oumar Konaté commence à faire parler de lui. Il est devenu le plus jeune buteur de la saison en championnat et dans la foulée, il a été sélectionné dans l'équipe ivoirienne pour le tournoi de Montaigu en France début avril, où il a terminé meilleur buteur grâce notamment à un sextuplé face à la Nouvelle-Calédonie.
Une ascension rapide pour celui qui a été prêté cet hiver par le Jean Evrard Kouassi FC, le club de l'international ivoirien. Timide et peu loquace, Oumar Konaté sait que le chemin est encore long, mais il se dit bien entouré. « Oui, il y a de la pression mais on va s'adapter. Les grands frères m'encouragent beaucoup et je progresse peu à peu. »
Le club de l'ASI d'Abengourou est fier de son joueur, mais tient à protéger son poulain des acteurs véreux du monde du football, comme nous l'explique Lanciné Diomandé, le président de l'ASI d'Abengourou.
« Il faut protéger l'enfant et c'est ce que nous allons essayer de faire. Parce que vous voyez, excusez-moi du terme, mais il y a trop de rapaces autour. Chacun va vouloir peut-être profiter du talent de l'enfant aujourd'hui, mais il faut qu'il garde la tête sur les épaules. Il ne faut pas qu'il se précipite pour aller signer des contrats avec des agents véreux, ou écouter les amis qui vont lui dire de partir tout de suite. Qu'il prenne le temps de faire ses preuves au niveau du championnat ici, un an ou deux, à l'image de certains de ses aînés qui sont partis. Voilà, il faut qu'il prenne le temps et il faut lui parler. C'est un jeune qui écoute beaucoup, on espère qu'il va nous comprendre. Et puis il faut aussi parler aux parents pour dire que c'est vrai, il a du talent, mais il faut lui laisser le temps de faire ses classes ici d'abord avant de partir. »
Le club de l'ASI d'Abengourou se verrait bien acheter le joueur à la fin de la saison pour le faire grandir. Mais si l'ascension continue, il pourrait faire face à une grosse concurrence.