Le président Suisse a exprimé son soutien à la MONUSCO. Mais, Alain Berset souhaite que la mission onusienne remplisse son mandat, notamment celui de la protection des civils. Il l'a affirmé lors de sa conférence de presse le samedi 15 avril à Bukavu (Sud-Kivu).
« Comme représentant d'un pays membre Conseil de sécurité, nous soutenons la MONUSCO dans l'accomplissement de son mandat. C'est un acteur essentiel pour la stabilité de l'Est du pays et pour la protection des populations civiles. Ce que je peux vous dire, c'est que la Suisse soutient la mission onusienne dans l'accomplissement de son mandat », a affirmé Alain Berset.
Le président suisse réagissait ainsi au regard des récentes attaques contre la MONUSCO dans l'Est de la RDC.
Alain Berset se dit aussi conscient de la nécessité de faire un bilan transparent et honnête sur la mission onusienne afin de mieux appréhender l'avenir :
« Nous avons été d'ailleurs préoccupés par les campagnes et les attaques de désinformation qui ont touché la MONUSCO. Et il y a dans la réponse humanitaire, nous considérons, la Suisse considère, bien sûr avec des acteurs non étatiques, la société civile, que la MONUSCO joue un rôle qui est extrêmement important. Il est clair aussi qu'il y a un bilan à effectuer sur le mandat de la MONUSCO, on doit se poser dans le bilan, ce qui a été fait, ce qui a fonctionné, ce qui a pu aider, ce qui n'a pas fonctionné ».
Ensuite, a-t-il poursuivi, il faudra regarder où sont les intérêts des parties en présence « tout en n'oubliant jamais qu'au coeur de ces conflits, il y a une population civile. Et ça, c'est un élément qui doit beaucoup nous occuper maintenant ».
Beaucoup de projets suisses
Dans la matinée du samedi 15 avril, Alain Berset a visité quelques projets appuyés par la coopération suisse au Sud-Kivu :
- l'hôpital de Panzi du Dr Denis Mukwege
- le plus grand centre d'apprentissage au métier dans l'espace Kivu
- une centrale de distribution des médicaments.
Bukavu est en effet le siège pays de la coopération suisse en RDC. Celle-ci finance divers projets dans les médias, la culture, la santé et la gouvernance politique.
Elle alloue un budget de 30 millions par an pour ces projets.
Le financement du M23
Après toutes ces visites, il a tenu une conférence de presse à Bukavu. Alain Berset s'est dit touché par la résilience, la force à laquelle les populations de l'Est font face à ces souffrances qui doivent cesser maintenant :
« La cause de tout cela, c'est l'insécurité qui touche les populations. On ne peut pas tolérer les combats et des combats ici, parce que cette question de souveraineté doit être garantie. Ça signifie de manière évidente et claire qu'il n'y a de possibilités à tolérer des combats qui sont du fait des forces étrangères au pays. Donc, la Suisse est claire à ce sujet ».
Il dit faire confiance au rapport d'experts onusiens, qui confirme le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 :
« Je me fie naturellement là aux publications et aux experts de l'ONU, notamment ce rapport d'experts où il y a eu des affirmations très claires sur le financement du Groupe M23. C'est une chose positive qui permet d'objectiver la situation et comprendre ce qui se passe ».