Les autorités légalisent l'existence de milices locales pour lutter contre une insurrection jihadistes dans le nord-est du pays. Depuis 5 ans, la province du Cabo Delgado est en proie à une guérilla jihadiste, qui se fait appeler localement « les shebabs ». Et malgré l'aide de troupes régionales, le conflit s'enlise. La semaine dernière, le gouvernement a passé un décret reconnaissant et autorisant ces milices, surnommés « Força Local », à opérer au côté des forces armées présentes dans cette province.
Ces milices sont estimées à plusieurs centaines de combattants, composées principalement d'anciens de la lutte pour l'indépendance, provenant d'un groupe ethnique de l'intérieur des terres dans la province du Cabo Delgado. Armées par le gouvernement, ces milices, surnommés Força Local, se battent contre les groupes islamistes depuis plusieurs années, mais n'avaient jusqu'à présent aucune reconnaissance légale.
Ce décret leur donne donc une existence officielle. C'est un aveu supplémentaire que les troupes régulières présentes sur le terrain n'arrivent pas à juguler l'insurrection islamiste, estime un chercheur. L'armée mozambicaine est soutenue par des soldats rwandais, ainsi que des troupes de la SADC, l'organisation régionale, soit un total de plus de 6 000 hommes.
Plusieurs organisations de la société civiles dénoncent la multiplication de troupes sur le terrain ainsi que l'augmentation des dépenses militaires comme seule solution à la crise.
Pour le chercheur Borges Nhamirre, de l'Institut d'études de sécurité, même s'il vaut mieux que ces milices combattent dans un cadre légal, leur utilisation n'est pas une solution pour lutter contre les jihadistes. Il vaut mieux une armée mieux équipée et mieux formée, notamment pour le respect des droits humains.