Au moins 600 ex-agents de la municipalité de Brazzaville qui ont fait valoir leurs droits à la retraite entre 2015 et 2022 ne peuvent toujours pas prétendre à leurs pensions. La raison : leurs dossiers n'ont pas encore été pris en charge par la sécurité sociale. Ils ont donc décidé de montrer leur mécontentement en organisant des sit-in hebdomadaires devant le siège de la mairie.
Ce dimanche après-midi, Julien Ngokouba, 67 ans, ancien travailleur de la mairie de Brazzaville, qui a pris sa retraite depuis sept ans, après 36 ans de loyaux services, est venu à la rencontre d'un autre ami retraité dans un quartier nord de la capitale.
Il arbore une chemise à carreaux qui, visiblement, a perdu sa couleur. Ses paires de baskets n'ont plus d'éclat. Ce chef de famille, faute de pension, vit une situation sociale chaotique.
« C'est difficile : ma femme a fait deux fois un AVC (accident vasculaire cérébral) ; mais pas de soutien. Mes enfants ne fréquentent plus, faute de soutien. À l'école, on demande les assurances et autres. Je ne peux pas payer, donc les enfants trainent à la maison. L'eau et l'électricité ont été coupées. Je n'en ai plus. Ma seule lumière, c'est la bougie ».
Kanga Elenga, 67 ans, également retraité, n'a perçu le moindre sou depuis six ans. « Il n'y a pas de pensions. Au moment où nous parlons, tous les dossiers constitués par les retraités sont bloqués dans le bureau du directeur des ressources humaines de la mairie. Nous sommes devenus des mendiants. Aujourd'hui, je peux venir chez vous, si vous avez 1 000 francs CFA, vous me donnez et je remets à ma femme pour qu'elle se débrouille avec. On vit comme des mendiants. C'est difficile. C'est dur ».
Les 600 retraités ont prévu des sit-in chaque mardi et vendredi jusqu'à ce qu'ils soient entendus.