Les viols sur mineur se multiplient. L'une des dernières victimes tombent enceinte de son violeur, à 12 ans.
Dans six mois, une fillette de 12 ans qui vit à Andoharanofotsy va accoucher de son premier bébé. Elle tombe enceinte, après un viol. Le présumé auteur serait le propriétaire de la case dans laquelle elle vit avec sa famille. « Il est venu pour réclamer nos loyers. Ma soeur qui se charge du paiement, n'était pas présente.
Il m'a, alors, proposé une entente. Il m'a demandé d'avoir une relation avec lui, en contrepartie des loyers impayés. J'ai refusé, car je suis une mineure et lui, marié. Mais finalement, il m'a forcée à avoir des relations », témoigne la victime. Cette adolescente raconte que son violeur l'a agressée trois fois. La famille a porté plainte.
Tout acte sexuel perpétré sur une personne de moins de 18 ans est, en principe, constitutif d'abus sexuel en ce que l'auteur profite de l'ignorance de l'enfant pour lui imposer ledit acte.Cet homme l'aurait menacé. « Il est venu pour me demander si j'ai porté plainte, et m'a dit que cet enfant n'est même pas de lui, alors que je n'ai connu d'autre homme que lui. », enchaîne cette enfant, issue d'une famille en situation de précarité. Ses voisins ont décidé de la soutenir. Ils tirent la sonnette d'alarme, face à la non-évolution de la plainte. « Une semaine après, l'auteur n'est toujours pas arrêté. », lancent-ils.
Illégale
Des adolescentes de 12 ans qui tombent enceinte après un viol, reçues dans les centres Vonjy, un centre de prise en charge des victimes de viol réparties dans plusieurs grandes villes, ne seraient pas rares. Il y aurait même eu une enfant de 10 ans qui est tombée enceinte de son violeur.Aucune d'elle ne pourra avorter, étant donné que l'interruption de grossesse résultant d'un viol, est encore illégale à Madagascar. La proposition de loi sur l'interruption thérapeutique de grossesse, comportant également, l'interruption de grossesse résultant d'un viol, a été rejetée par les parlementaires. Des activistes, des médecins continuent à réclamer sa dépénalisation. Car enfanter à moins de 19 ans n'est pas sans risque.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) précise que les complications de la grossesse et de l'accouchement sont l'une des principales causes de décès pour les adolescentes, et que le risque de mortalité maternelle est plus élevé chez les adolescentes de moins de 15 ans.