Madagascar: Biodiversité dans la région de Diana - Conservation et implication de la population locale

Conservation centrée sur la communauté, une association qui se concentre sur la protection de la biodiversité, a lancé samedi, dans le Nord, un programme de quatre ans. Celui-ci est axé sur le Parc national marin de Nosy Hara à travers le programme Biopama.

L'association Conservation centrée sur la communauté (C3 Madagascar) a officiellement lancé, la semaine passée, son projet qui vise à soutenir les communautés dans la protection de la biodiversité du Parc national marin de Nosy Hara, à travers le programme Biopama (Biodiversity and Protected Areas Management).

Il s'agit d'un programme de quatre ans (janvier 2023 jusqu'à la fin 2024) pour la biodiversité et la gestion des aires protégées, afin d'améliorer la conservation à long terme et l'utilisation durable des ressources naturelles dans les pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), dans les aires protégées et les communautés avoisinantes.C'est une initiative du Groupe des États ACP, soutenue par l'Union Européenne à travers le 11e Fonds européen de développement et mise en oeuvre conjointement par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR).

Une cérémonie s'est tenue à l'hôtel Ankarana- annexe pour marquer le début des activités de la C3 Madagascar, en présence de ses partenaires. Il s'en est suivi un déjeuner qui a permis de discuter sur le suivi de l'évolution du projet Ecofish .Un événement riche en échanges et en partage. À travers ce projet, C3 supervise la collecte des données sur la pêche artisanale dans le Nord, le renforcement des capacités des pêcheurs sur l'autogestion et la surveillance de la pêche, mais aussi l'établissement de plans de gestion.

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Pour ce faire, les membres des communautés locales ont été initiés à la gestion durable de la pêche et ont choisi leur représentant pour former une équipe de collecteurs de données. Ces derniers ont été formés à leur travail et ont suivi une période d'essai d'un mois. Trois zones clés de biodiversité sont les bénéficiaires de ce programme, à savoir la Baie de Rigny, Irodo et Nosy Hara.

Par le biais du projet Biopama, l'organisation entre donc en étroite collaboration avec la communauté de vingt-et-un villages, intégrant les Comités locaux du Parc ou CLP. Surtout les femmes puisqu'elles sont impliquées avec la transformation et la vente des produits de pêche, et ont donc un rôle indiscutable à jouer dans la gestion associée des stocks. Elle travaille ainsi avec Madagascar National Park et la direction régionale de la Pêche pour concrétiser un réel épilogue. L'intégration de la population locale, des partenaires étatiques et privés dans le processus de gestion est l'une des stratégies du parc dans le but d'attirer les investisseurs et créer ainsi un levier d'incitation économique.

Patrouilleurs du parc

WWF a aussi initié des programmes dans ce dessein en soutenant financièrement et matériellement les patrouilleurs du parc, à travers un projet de gestion de la pêche à petite échelle, ainsi que des formations en système d'épargne et de prêt (VSLA). C3 Madagascar appuie ces efforts et contribue à l'atteinte de ces objectifs depuis 2009, grâce aux soutiens techniques et financiers que l'organisation fournit. Il s'agit, entre autres, de la sensibilisation, l'éducation et le renforcement des capacités des communautés. L'étude pivot de C3 en 2012 a identifié les obstacles à une cogestion réussie et suggéré des moyens pour améliorer la communication entre Madagascar National Parks et le Comité local du par cet afin de renforcer ce dernier dans la gouvernance. Ainsi, le projet Biopama veillera spécifiquement à combler les lacunes de l'organisation communautaire locale en termes de gestion, de capacité et de gouvernance dans le but de permettre l'autonomie des cibles et la viabilité de la gestion.

Nosy Hara, un parc attirant

Située à 35 km de la ville d'Antsiranana et recensée parmi les zones protégées par Madagascar National Parks, Nosy Hara est déclarée aire marine protégée de catégorie II par l'UICN en 2011. Elle se distingue surtout par sa biodiversité marine et côtière exceptionnelle, et regorge ainsi d'habitats spécifiques comme les récifs coralliens, les mangroves, les herbiers marins, mais également les ilots qui abritent les zones de nidification de certaines espèces menacées. S'étendant sur une vaste superficie de 125 471 ha, Nosy Hara est une zone de pêche artisanale majeure rassemblant de nombreux pêcheurs migrants qui assure l'approvisionnement des principaux marchés d'Antsiranana. Avec cette superficie, l'ile ne peut être supervisée par une seule entité, d'où l'approche communautaire décentralisée, et C3 Madagascar a principalement mené des évaluations de la biodiversité marine et le renforcement des capacités communautaires dans la région depuis 2009 afin de créer un changement positif de comportement envers les ressources marines dans les communautés éloignées et mal desservies.

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