*L'Honorable Crispin Mbindule Mitono attend des éclaircissements de la part du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, autour de ses 23 questions qu'il lui a posées à travers une correspondance lui expédiée en date du 13 avril de cette année en cours. Ce Député National a circonscrit son interrogatoire à l'endroit du Chef de l'exécutif congolais autour de trois groupes de mots qu'il dit avoir arrachés de sa bouche, lors de son discours d'investiture, il y a de cela plus de deux ans.
Il s'agit, à l'en croire, d': "Un Etat fort", "un Etat prospère" et "un Etat solidaire".
Pour la petite histoire, lors de sa présentation de son programme du gouvernement sous son leadership, Jean-Michel Sama Lukonde, se rappelle-t-on, avait promis, du haut de sa tribune devant les élus du peuple, de faire de la République Démocratique du Congo, un Etat, à la fois, fort, prospère et solidaire, en marche vers son développement.
L'Honorable Crispin Mbindule Mitono, constatant cette promesse primo-ministérielle tarder à se réaliser jusqu'ici, n'a pu supporter de continuer à attendre. Voilà pourquoi, dans sa lettre ci-haut évoquée, avec copie réservée au Président de l'Assemblée Nationale, l'élu du peuple n'a pas eu froid aux yeux pour prendre le Chef du gouvernement des Warriors à ses propres mots.
Selon lui, en effet, en lieu et place de l'Etat fort que l'on attendait, nous avons jusqu'ici un Etat Faible, avec échine courbée, face aux rebelles rwandais, et pourtant, nous avons tout un gouvernement de Warriors.
En guise de résultats obtenus, nous avons, entre autres, un pays jusqu'ici non pacifié, une autorité de l'Etat de plus en plus non renforcée, un Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation pas suffisamment opérationnel, des groupes armés jusqu'ici non désarmés.
Pour ce qui est du fameux Etat prospère mentionné dans son programme, Crispin Mbindule se dit au regret de constater également que la RDC est de plus en plus appauvrie par des abductions de corruption et une mauvaise gouvernance surtout des ressources naturelles, des entreprises du portefeuille et des finances publiques, un climat des affaires de plus en plus délétère ainsi qu'une absence notoire de nouvelles entreprises et de la classe moyenne.
Toutes proportions gardées, il y a lieu d'ajouter des crimes économiques jamais vécus, une santé de plus en plus précaire des Ambassades et missions diplomatiques, un secteur productif déficitaire, des finances publiques, elles aussi, déficitaires, un franc congolais de plus en plus en dépréciation face au dollar avec des répercussions sur le panier de la ménagère, un secteur commercial peu compétitif, des infrastructures, en pleine dégradation. C'est sans oublier l'absence notoire d'une Caisse Nationale de Péréquation qui aurait permis aux provinces moins nanties de mettre chacune en place son propre programme de développement à la base.
Au sujet d'une RDC voulue solidaire, le questionneur de Jean-Michel Sama Lukonde constate, entre autres, une marginalisation sociale hors pair, l'absence notoire d'une parfaite cohabitation riche/pauvre, plusieurs couches de la population pauvre dans l'abandon, en dépit d'immenses ressources et des richesses incommensurables, un système sanitaire foulé au pied, des infrastructures scolaires et universitaires en plein périclitement, un manque criant d'une justice socio-distributive, pas de logements sociaux, une couverture santé universelle inexistante, manque d'emplois, d'eau et d'électricité parmi des populations pauvres, une jeunesse abandonnée à son triste sort, la culture, les arts, et les sports jetés dans la poubelle du désintéressement, la liste est longue.
Voilà un peu de façon ramassée les quelques causes dans lesquelles l'honorable Crispin Mbindule a puisé le sens de la série de ses 23 questions qu'il pose au premier des warriors, Jean-Michel Sama Lukonde, en raison de 9 pour un soi-disant Congo fort, 10 pour un Congo supposé prospère et, enfin, 4 pour un Congo solidaire entre guillemets.
La parole est dans le camp du Chef du Gouvernement !