Les opposants en exil réclament la tenue d'un nouveau dialogue pour éviter la confiscation du pouvoir. Le gouvernement affirme que le dialogue se poursuit.
Depuis la fin du dialogue national inclusif, qui s'est soldé par des manifestations contre la prolongation de la transition qui ont fait des dizaines de morts, le 20 octobre dernier, de nombreux Tchadiens ne croient plus à un retour à l'ordre constitutionnel.
Les réclamations de l'opposition
L'opposition et la société civile accusent le général Mahamat Idriss Déby Itno de vouloir confisquer le pouvoir avec l'aide de l'armée.
Pour Nasra Djimasngar, universitaire, analyste politique et président du parti Un Nouveau Jour,
"Il y a eu un coup d'Etat militaire, nous l'avions dit et nous le réitérons encore. Et aujourd'hui, nous observons encore que ces mêmes généraux n'en démordent pas. Pour moi, le plan semble être mis en place pour que ces militaires, qui ont pris le pouvoir après le décès du président Idriss Déby, puissent continuer encore à l'exercer au-delà de la transition".
Face à cette situation, de nombreux opposants en exil, suite aux événements dramatiques du 20 octobre, à l'exemple de Succès Masra ou encore de l'avocat Max Loalngar, continuent d'exiger la tenue d'un autre dialogue.
Un autre dialogue oui, "mais à condition que ça soit véritablement organisé par un organe indépendant. Mais si le pouvoir veut encore avoir la main dessus, je suis sûr que ça risquerait d'être pire. Je ne suis pas certain qu'on puisse arriver encore à sortir le Tchad de l'ornière".explique le Conseiller au parlement de transition, Théophile Bongoro.
Le pouvoir de transition s'explique
Mais pour le ministre d'Etat, conseiller à la présidence du Tchad et porte-parole du Mouvement patriotique du Salut, l'ancien parti au pouvoir qui soutient la transition en cours, Jean-Bernard Padaré, le gouvernement reste ouvert au dialogue.
"Il faut se rappeler du discours du président de la transition lors de la clôture du dialogue national inclusif et souverain. Il a dit et continue de répéter que sa main tendue est toujours là. Quiconque veut dialoguer peut saisir cette main tendue et dialoguer. Le dialogue ce n'est pas forcément le format des grandes messes".
Outre la société civile et l'opposition politique, 18 mouvements rebelles non signataires de l'accord de paix entre le gouvernement et les politico-militaires continuent d'exiger également la tenue d'un dialogue national et véritablement indépendant, sous les auspices de la communauté internationale.