Plusieurs dizaines d'ONG, dont Avocats sans frontières, la Ligue tunisienne des droits de l'homme ou encore Open Arms ont signé un communiqué commun dans lequel elles considèrent que la Tunisie est désormais un pays dangereux pour les migrants et les réfugiés qui sont secourus en mer. Un communiqué aux allures de réquisitoire.
Les personnes secourues en mer Méditerranée ne doivent pas être renvoyées vers la Tunisie. C'est la conviction de ces ONG qui signent un texte accablant pour Tunis. Violences physiques et morales, privations de nourriture ou de logement ou encore détentions arbitraires ; le quotidien des membres des diasporas africaines en Tunisie, déjà très difficile, s'est davantage détérioré depuis le communiqué de la présidence tunisienne évoquant - en février dernier - la présence sur le sol national de « hordes » de migrants susceptibles d'altérer l'identité supposément arabo-musulmane de la Tunisie.
Les ONG signataires demandent donc à l'Union européenne de cesser sa collaboration avec la Tunisie dans ce domaine. En clair, arrêter de verser des subventions à Tunis pour endiguer le flux des départs. Tunis, selon les associations signataires, aurait ainsi reçu 37 millions d'euros entre 2016 et 2020 de la part des Européens. Une situation qui ne peut plus durer vu le virage autoritaire pris par le pays, toujours selon ces ONG.
Un texte publié alors que les départs vers l'Europe explosent depuis les côtes tunisiennes ces jours-ci. Les garde-côtes tunisiens disent avoir intercepté cinq fois plus d'embarcations pendant le premier trimestre de 2023 comparé à celui de 2022.