La Cour suprême a levé la suspension d'une figure de l'opposition à l'Assemblée nationale. Elle retrouvera son siège ce mardi 18 avril, jour des travaux parlementaires. Pour la presse, c'est un camouflet pour le président de la chambre, de plus en plus critiqué de faire le jeu du pouvoir. Ce revirement fait beaucoup débats dans l'île, connue pour sa culture démocratique.
La Cour suprême de Maurice n'a pas statué sur le fond de l'affaire qui oppose Arvin Boolell, une figure de l'opposition, au président de l'Assemblée nationale. La justice a simplement levé la sanction parlementaire en attendant un procès sur le fond. L'opposition crie déjà victoire. La presse en fait sa Une depuis des jours et n'arrête de débattre du sujet compte tenu de son enjeu dans la culture démocratique de Maurice.
Le député Arvin Boolell, chef de file de l'opposition travailliste à l'Assemblée, avait été suspendu pour avoir tenu, sur les ondes d'une radio, des propos jugés insultants envers le président de la chambre, Sooroojdev Phokeer. Ce dernier a alors décidé d'une sanction parlementaire.
Mais pour beaucoup d'observateurs, le président de la chambre a abusé de son autorité. Cette censure est d'autant plus controversée qu'une série d'autres sanctions jugées arbitraires ont entaché son image.
Outre les renvois fréquents des députés de l'opposition de l'Assemblée, le président du Parlement mauricien, un non-élu appelé speaker dans le système parlementaire de Maurice, est accusé de faire barrage aux questions gênantes de l'opposition envers le pouvoir et de pas respecter ainsi le jeu démocratique.