Afrique: Finances publiques - La dette mondiale enregistre sa plus forte baisse de ces 70 dernières années

17 Avril 2023

Dans la dernière édition de son Moniteur des finances publiques publié, en marge de ses Assemblées annuelles 2023 avec la Banque mondiale, le Fmi fait état d'un net recul de la dette mondiale à fin 2022 (-8 % par rapport à son niveau de 2029).

Après une envolée historique de la dette publique à près de 100 % du Pib en 2020, en raison de la contraction économique et de l'aide conséquente accordée par les États, les déficits budgétaires ont diminué avec l'arrêt des mesures de soutien exceptionnelles. C'est le principal constat du Fonds monétaire international (Fmi) dans la dernière édition de son Moniteur des finances publiques publié hier, en marge des Assemblées annuelles du Fonds et de la Banque mondiale à Washington Dc.

« En raison de la forte croissance du Pib nominal sur la période 2021-22, la dette mondiale a enregistré sa plus forte baisse de ces 70 dernières années : fin 2022, elle s'élevait à environ 92 % du Pib, toujours environ huit points de pourcentage au-dessus du niveau de fin 2019 », détaille la publication. Le Fmi précise que les déficits primaires diminuent rapidement et se rapprochent des niveaux d'avant la pandémie dans de nombreux pays, tandis que les déficits globaux baissent un peu moins en raison de l'augmentation des paiements d'intérêts. Ces réductions significatives des dettes et des déficits « découlent en grande partie d'une dynamique de croissance et d'inflation atypique ».

Parallèlement, en 2022, la plupart des pays ont réalisé des recettes inattendues s'élevant à 3,1 % du Pib en moyenne pour les pays avancés et à 2,5 % dans les pays émergents et les pays en développement. Ceci avec des recettes exceptionnelles particulièrement importantes pour les pays exportateurs de pétrole. Si de nombreux pays ont épargné une partie de ces recettes supplémentaires, beaucoup d'autres ont décidé d'augmenter leurs dépenses pour faire face à la crise du coût de la vie.

Dans certains cas, en particulier dans les pays dont l'encours de la dette en monnaie nationale était initialement important, les ratios d'endettement ont chuté de plus de 10 points de pourcentage en un an, à mesure que le Pib nominal augmentait, indique le Fmi. Cependant, poursuit le rapport, la dynamique de la dette s'est détériorée dans les pays émergents et les pays en développement à faible revenu dont la part de la dette en devises étrangères est considérable, puisque l'inflation s'est accompagnée d'une dépréciation monétaire et d'une hausse des taux d'intérêt.

Le paiement des intérêts reste élevé

Sur le plan des finances publiques, les perspectives à court terme restent floues. « Il est crucial que les politiques budgétaire et monétaire soient parfaitement en phase pour assurer la stabilité des prix et la stabilité financière tout en répondant aux incertitudes de l'environnement économique actuel et à la rapide évolution des conditions financières », recommande le Fmi.

Selon l'institution de Bretton Woods, le resserrement budgétaire progressif et modéré qui est envisagé ne suffira pas à empêcher les ratios d'endettement public de repartir à la hausse sous l'effet du ralentissement de la croissance du Pib, en particulier dans certains grands pays avancés et pays émergents.

Ainsi, les paiements d'intérêts, en proportion des recettes, devraient, à moyen terme, rester plus élevés qu'avant la pandémie dans les pays émergents et les pays en développement à faible revenu. Dans ces derniers, l'aggravation des vulnérabilités liées à la dette en raison des niveaux d'endettement élevés reste une préoccupation : 39 pays sont en situation de surendettement ou s'en approchent.

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