La plate-forme dite « de lutte des forces vives de la Nation » ou « F24 » a été lancée dimanche 16 avril par plus d'une centaine de signataires : partis politiques d'opposition, organisations de la société civile, syndicats ou personnalités indépendantes. Cette coalition s'oppose notamment à une éventuelle candidature du président Macky Sall pour un 3e mandat en vue de l'élection présidentielle prévue en février 2024. Le « F24 » est-il le nouveau « M23 », ce « mouvement du 23 juin » qui avait lutté contre un 3e mandat de l'ex-président Abdoulaye Wade ?
Il était l'une des figures du M23 en 2011-2012. Aujourd'hui, Mamadou Mbodj coordonne la nouvelle plateforme F24. « On a l'impression qu'il y a 2 pas en avant, 3 pas en arrière, un recul démocratique certain. C'est dommage qu'on doive reprendre le combat contre le 3e mandat. Les forces qui sont réunies dans le F24 devraient permettre une très grande mobilisation des citoyens sénégalais pour faire admettre à Macky Sallqu'il ne peut pas et qu'il ne doit pas briguer un 3e mandature. Nous avons une force dissuasive supérieure à celle du 23. »
Certains signataires du F24 participaient déjà au M23, comme le mouvement Y'en a Marre, ou le défenseur des droits de l'homme Alioune Tine. D'autres, opposés à la candidature d'Abdoulaye Wade à l'époque, défendent aujourd'hui celle de Macky Sall à un 3e mandat.
Comme le M23, le F24 est une coalition d'entités hétéroclites. Mais il y a de nouveaux acteurs souligne Birame Souleye Diop, président du groupe parlementaire de la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi. « C'est un chant qui est nouveau, des moyens nouveaux, une perspective nouvelle. On pourra avoir le temps de faire les comparaisons. »
À l'époque, le mouvement du 23 juin n'avait pas fait reculer Abdoulaye Wade sur la question du 3e mandat. Le F24 parviendra-t-il à ses fins ? Une première manifestation est prévue le 12 mai prochain.