Une proposition de loi visant à stopper l'émigration massive des médecins fait face à une fronde de la profession. La mesure doit forcer les jeunes docteurs médicaux à pratiquer au moins cinq ans au Nigeria avant d'obtenir leur diplôme complet, et donc, de pouvoir quitter le pays.
Dans les hôpitaux nigérians, il n'est pas rare que les médecins disparaissent. Chaque mois, ils sont des dizaines à faire leurs valises et à partir pour l'étranger, parfois du jour au lendemain.
Un rapport de 2022 montrait que 13609 visas avaient été attribués par la Grande Bretagne à des travailleurs médicaux nigérians au cours de l'année.
Pour tenter de freiner cette « fuite des cerveaux », les députés nigérians se penchent actuellement sur une proposition de loi visant à retenir les praticiens médicaux au moins cinq ans dans le pays, avant de valider définitivement leur diplôme.
Cette proposition controversée a été soutenue publiquement par le ministre de la Santé nigérian, mais pour l'Association des médecins résidents du Nigeria (NARD) cette loi irait en contradiction avec la liberté de mouvement.
Le président de l'Association préfèrerait que les autorités s'attaquent plutôt aux causes du problème : faible rémunération, infrastructures défaillantes et insécurité, qui poussent les médecins à partir.
Selon le président de l'Association médicale nigériane, seuls 24 000 médecins exercent dans le pays le plus peuplé d'Afrique, alors qu'il en faudrait 363 000 selon l'Organisation Mondiale de la Santé.