Sénégal: Birame Souleye Diop, président Groupe parlementaire Yaw, membre de Pastef sur les renvois - « On ne peut pas accepter, dans ce pays, que la justice soit un premier filtre du parrainage »

Les députés de la coalition Yewwi Askan Wi, à l'instars de la conférence des leaders, ont également effectué le déplacement ce matin au Tribunal de Dakar pour assister au procès en appel opposant le parquet et la partie civile à Ousmane Sonko et celui de leurs deux collègues, Massata Samb et Mamadou Niang, dans l'affaire Amy Ndiaye. Finalement les deux procès ont été renvoyés successivement au 8 et au 15 mai prochain.

En réaction à ces décisions de la Cour d'Appel de Dakar, le président du Groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Birame Souleye Diop, déclare n'avoir aucun commentaire à faire à cet effet, car selon lui, la Cour ayant la possibilité de faire du report sans avancer de motivations. Toutefois, il est persuadé que ce procès est fait pour "interdire "à Ousmane Sonko d'être candidat, en 2024.

« Ce qu'il y a à dire, c'est que notre conviction, elle est profonde et établie. Dans ce pays-ci, nous avons vu, nous savons tous les débats qu'il y a sur la place publique, la conviction des citoyens est que ce procès là, est un procès pour interdire à Ousmane Sonko d'être candidat en 2024. Mais il sera candidat. Il sera candidat, on ne pourra pas l'en empêcher », rassure Birame Souleye Diop, l'administrateur général du parti Pastef.

Et d'indiquer à cet effet: « Ce que l'on attend de ceci, c'est que nous restons mobiliser et déterminer. Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas accepter, dans ce pays, que la justice soit un premier filtre du parrainage, pour choisir qui sera candidat et qui ne le sera pas »

Revenant, par ailleurs, sur l'autre renvoi concernant ses collègues députés mis en prison dans l'affaire dite Amy Ndiaye Gniby, le président du Groupe parlementaire Yaw d'arguer : « Je rappelle que cest dans cette même circonstance qu'on parle de la situation des Massata Samb. Ils sont capables, si la peine est confirme, de perdre leurs mandats. »

Mais, soutient-il, «On ne peut concevoir que, dans toutes les démocraties du monde, dans les assemblées nationales, les gens se chamaillent. On a dit qu'on ne peut pas accepter que le pouvoir judiciaire règle les contentieux du pouvoir législatif. Nous avons dit que nous sommes à l'Assemblée nationale, il était possible, l'assemblée dans ses entrailles a les moyens de régler tous ces contentieux. »

Selon Birame Souleye Diop « Le président de l'Assemblée nationale a décidé de faire un réquisitoire contre nos collègues députés et, c'est la conséquence de ce qui se passe aujourd'hui. Le risque est qu'ils perdent leurs mandats. Nous ne l'accepteront pas.»

Evoquant cependant le cas de son frère de parti, Bassirou Diomaye Faye, en détention provisoire depuis déjà quatre jours, l'administrateur général de Pastef dit espérer voir la justice, cette fois-ci, prendre de la hauteur. « Pour le cas de Diomaye Faye, je répète encore et je le dis, Bassirou Diomaye n'a absolument rien dit, qui peut lui valoir qu'on le garde dans ces liens-ci. » « Aujourd'hui, il est là pour être entendu, nous espérons que cette fois-ci la justice prendra la hauteur nécessaire parce qu'on ne peut pas, du matin au soir, mettre le coordonnateur du « Wër Ndombo» de Pastef en prison, le coordonnateur du « Nemeku Tour » en prison, le responsable de la sécurité en prison, le président du parti menacé... Mais, écoutez, s'il veut continuer il n'a plus qu'à à s'embrasser de procédures, il n'a qu'à ouvrir les prisons, nous sommes prêts à marcher dignement, la tête haute, pour rentrer dans les prisons», prévient-il.

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