Devant la presse du Nord-Kivu lundi 17 avril à Goma, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a dénoncé "une nouvelle provocation" du Président rwandais, Paul Kagame. Ce dernier a affirmé qu'une partie du territoire rwandais avait été cédée à la RDC.
« Si le président rwandais a l'habitude de travestir l'histoire dans son pays, il ne le fera pas en RDC », a affirmé Patrick Muyaya; avant de poursuivre :
"C'est une provocation. Et de toute évidence, il est important pour nous de ne pas donner échos à ce discours parce qu'il tend à changer le cours du débat dans sa stratégie de manipulation habituelle".
Selon lui, le discours de Kigali a changé "maintenant que nous avons démontré clairement que les FDLR c'est un parfait faux prétexte pour envoyer ses troupes en République démocratique du Congo ; maintenant qu'on a démontré que la question des réfugiés est une fausse question; d'autant plus que, on n'a jamais dit non au retour de nos compatriotes qui sont là-bas, et d'ailleurs. (Paul Kagame) oublie de dire qu'il y a plus de réfugiés rwandais au Congo que des réfugiés congolais au Rwanda".
Patrick Muyaya rappelle par ailleurs qu'un accord de démarcation définitive des frontières avait déjà été signé à Goma en juin 2018.
"Nous considérons qu'il n'y a pas de débat particulier à ouvrir sur ce sujet, si ce n'est de vouloir provoquer une fois de plus la République démocratique du Congo parce qu'il nous provoque déjà en continuant de soutenir le M23".
S'exprimant au cours d'une conférence de presse samedi au Benin, Paul Kagame a affirmé qu'une partie des terres rwandaises avaient été attribuées au Congo par le colonisateur. Selon lui, cette situation est à la base des conflits qui perdurent depuis des décennies dans l'Est de la RDC.
Pour Patrick Muyaya, le président rwandais tâtonne actuellement sur les raisons qui peuvent justifier son appui aux rebelles du M23.