En Guinée, plus d'une centaine de pêcheurs artisanaux ont été soignés ces derniers jours à Conakry pour des brûlures dont la cause reste à déterminer. « Ce n'est pas une maladie contagieuse », prévient toutefois le docteur Karamba Kaba, chef du service des grands brûlés de l'hôpital Donka. Reportage.
Depuis la semaine dernière, plus d'une centaine de pêcheurs artisanaux ont été soignés à Conakry pour des brûlures, des lésions cutanées très douloureuses qui les auraient atteints en haute mer. Les autorités guinéennes ont rapidement mis en place une cellule de crise interministérielle. Des échantillons ont été envoyés à des laboratoires de la capitale pour déterminer la cause de ces brûlures.
Les patients, eux, sont pris en charge à l'hôpital Donka. Il y a ainsi une longue file d'attente devant la salle de soins. Le docteur Karamba Kaba est le chef du service des grands brûlés de l'hôpital Donka. « Il vient d'être hospitalisé, explique-t-il au sujet d'un des pêcheurs. On lui a mis une sonde urinaire parce que ses organes génitaux ont été sérieusement touchés ».
« Nous sommes sûrs que c'est une brûlure chimique »
Les infirmières sont en train de faire les premiers soins pour les cas plus légers. Tous les soins sont gratuits. « On va voir d'abord la plaie et désinfecter et après couvrir pour éviter les infections », prévient Zeneb Diallo. Cette infirmière spécialisée enfile ses gants chirurgicaux. Son patient vient de Sierra Leone, comme la majorité des pêcheurs qui sont pris en charge ce jour-là : « Je vais d'abord essayer de laver un peu. » Le jeune homme a des lésions au niveau des parties intimes. C'est très douloureux. « Pardon, sorry », lui glisse Zeneb Diallo.
Le docteur Karamba Kaba est optimiste. Pour l'instant, ces brûlures au deuxième et troisième degrés se soignent très bien : « Ce n'est pas une maladie contagieuse. Pas du tout. Parce que ce que nous avons lu sur les réseaux sociaux qu'il y a une "maladie mystérieuse qui est apparue". Il faut que les gens soient rassurés. Nous sommes sûrs que c'est une brûlure chimique, qu'il s'agit d'une brûlure par contact avec un corps corrosif. »
Un bilan sanguin est réalisé pour chaque patient. Un suivi sur plusieurs semaines est prévu.