En Centrafrique, Bangui fait face à une pénurie de carburant depuis quatre jours, en ce mois d'avril 2023. Ses habitants tentent de trouver des solutions pour se déplacer dans la capitale et doivent parfois composer avec des prix pratiqués par les vendeurs à la sauvette. Reportage.
En Centrafrique, la capitale, Bangui, fait face ces derniers jours à une pénurie de carburant. Les usagers ont constaté une rupture généralisée dans toutes les stations-services. Cette situation est une aubaine pour les vendeurs à la sauvette qui en profitent pour augmenter les tarifs de manière anarchique, fixant le prix du litre à entre 2 000 et 2 500 francs CFA (entre 3 euros et 3,81 euros, Ndlr) au lieu de 1 300 francs CFA (1,98 euro).
Tarsis a ainsi parcouru des kilomètres avec sa moto jusqu'à la station-service située sur l'avenue des Martyrs : « Il vaut mieux garer les engins à la maison, et marcher. Je suis en train de chercher là où on vend le carburant le moins cher. J'ai quitté le PK12 jusqu'à l'avenue des Martyrs, ici. Ce n'est vraiment pas possible ». À sa grande surprise, la station est fermée.
Au bord de la route, les vendeurs à la sauvette installent des bidons remplis d'essence et fixent les prix de leur propre gré : « Au niveau du PK12, ils vendaient là-bas à 2 500. Et ici, c'est 2 650 », explique Tarsis.
« Cette crise est en train de paralyser toute la ville de Bangui »
Se déplacer dans la capitale est un véritable parcours du combattant, selon Georges : « J'ai du mal vraiment à trouver un moyen de transport pour sortir et aller travailler. Cette crise est en train de paralyser toute la ville de Bangui. En ce moment, les prix des [trajets en] motos varient de 300 à 350 pour peut-être une course de moins de 5 kilomètres, ce qui est déjà exorbitant par rapport à d'habitude ».
La station du centre-ville n'est pas opérationnelle depuis le matin, mais les usagers patientent dans la queue. Michel en fait partie : « On est là depuis le matin. Cela nous pose problème aussi pour aller au travail. Les enfants aussi pour aller à l'école, c'est difficile, pour nous aussi ».
C'est depuis quatre jours que la crise de carburant se fait sentir à Bangui.