La rencontre de 48 heures de l'opposition autour du chairman de l'Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, s'est clôturée vendredi 14 avril dernier à Lubumbashi. Une déclaration commune a été lue à l'issue de ces travaux qui a réuni Moise Katumbi de l'Ensemble pour la République, Delly Sesanga de l'Envol, Martin Fayulu de l'Ecidé et Matata Ponyo du LGD.
Delly Sessanga qui a pris la parole pour la circonstance, a annoncé entre autres, la marche prévue le samedi 13 mai prochain à Kinshasa. A cet effet, il invite tous les Kinois à se joindre aux leaders politiques qui seront dans les rues de la capitale congolaise pour dire non au «torpillage» des lois de la République par le pouvoir en place.
Par ailleurs, il indique qu'il n'y a qu'une seule loi devant laquelle tout Congolais fléchit et cette loi devrait être protégée à l'heure actuelle au regard de toutes les «bavures» dont fait montre le régime Tshisekedi.
«Ce régime nous a appris à diriger le pays dans le mépris des lois, dans le mépris des procédures. (...) à la mesure de ce que la Constitution nous donne en son article 64 qui nous demande d'assurer l'intégrité territoriale de la République. Aujourd'hui, la Constitution et les lois de la République n'ont pas été respectées et c'est à ce titre que nous avons lancé l'appel de cette marche à laquelle nous invitons tous les congolais pour exiger le respect de leurs droits», a déclaré Delly Sesanga.
L'Udps parle d'un non-événement
Réagissant à l'annonce de cette marche, le secrétaire général de l'Udps, Augustin Kabuya, parle d'une initiative des leaders locaux en rappelant que » Nous sommes très contents quand ces gens-là existent. On n'est pas inquiet. Si je suis inquiet, ce que je remets en cause le combat de nos pères fondateurs du parti. Ce que nous demandons est qu'ils disent la vérité aux Congolais. Ils peuvent réfléchir et émettre leurs avis. C'est la démocratie. Nous ne pouvons pas les empêcher à émettre leurs avis sur certaines matières qui touchent à la République ».
S'agissant de critiques émises par Fayulu, Katumbi, Matata, Sesanga sur la misère en RDC, Augustin Kabuya évoque plutôt la crise entre la Russie et l'Ukraine. Et aussi, la guerre dans l'Est de la RDC en soulignant : » Ce sont des gens qui fonctionnent sur base de leurs zones linguistiques. Parmi tous ces gens-là pour mobiliser ils doivent retourner à leurs provinces. » Et de trancher : » Nous sommes préoccupés pour l'organisation des élections et eux, sont préoccupés à organiser les marches ».
8 exigences issues de Lubumbashi
L'opposition politique à Lubumbashi a formulé 8 exigences à l'encontre du pouvoir. Il s'agit : de la nomination consensuelle des animateurs des organes de la CENI ; de la révision de la loi électorale; de la recomposition de la Cour Constitutionnelle; de la fin de l'instrumentation des institutions politiques et judiciaires contre les candidats à la présidence de la République; de la fin des arrestations arbitraires d'hommes politiques, journalistes et activistes de la société civile, en n'oubliant pas la libération de tous les prisonniers politiques; de la fin des tueries dans le Grand Kivu, la province d'Ituri, dans le Grand Katanga, dans le Grand Bandundu et à l'Est de Kinshasa; de la conduite d'un audit externe des opérations d'identification en vue de la production d'un fichier électoral intègre et respectant les réalités démographiques de chaque circonscription électorale et de la présence des observateurs nationaux et internationaux dans tout le processus électoral.
Dans une déclaration lue par Olivier Kamitatu, directeur de cabinet du leader d'Ensemble pour la République, ces leaders de l'opposition promettent de défendre la RDC contre la balkanisation conformément à l'article 64 de la constitution avant de préciser : «Au nom de la population congolaise meurtrie et face à des autorités congolaises qui s'enrichissent de manière scandaleuse, nous décidons d'unir nos idées et nos forces pour mener les actions communes en vue d'obtenir l'organisation des élections dans le délai constitutionnel, transparentes, impartiales, inclusives et apaisées».
Exhortation de Mgr Fulgance Muteba
L'archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba a exhorté à cette occasion ces leaders de l'opposition à former une coalition unie et différente de toutes les autres coalitions préexistantes en RDC en sachant que celle-ci n'est pas la première.
Il l'a fait savoir lors de cette rencontre de l'opposition politique dans la ville de Lubumbashi en ces termes : « (...) Vous devez savoir que votre coalition aujourd'hui n'est pas la première à exister dans ce pays. Plusieurs coalitions du passé n'avaient pas tenues longtemps, allant à se séparer pour des intérêts personnels. Nous ne voulons pas que ces comportements empiriques soient vus au milieu de vous ».