Le nombre des Très Petites Entreprises (TPE) et des Petites et Moyennes Entreprises (PME) formelles est estimé actuellement à 262 100. Ces unités présentent un potentiel fiscal de 542 milliards d'ariary, avec une capacité de payer une moyenne de 2 millions d'ariary d'impôts par an. Mais la culture entrepreneuriale de la majorité de ces acteurs économiques est encore faible.
Selon les récentes études menées en la matière, cet écosystème des petites entreprises formelles est encore marqué par le manque de rigueur en gestion et la faible maitrise des procédures fiscales. On sait également que les activités pratiquées sont très diverses. Leur caractéristique commune est sans doute d'être des activités adaptées à la petite entreprise, que l'on retrouve dans tous les pays en développement. Il s'agit soit d'entreprises dont l'activité exige un personnel relativement important (bâtiment, boulangerie, hôtel-restaurant, garage...), soit des filières de l'industrie qui ont été délaissées par le «secteur moderne» au profit des petits investisseurs nationaux (imprimerie, briqueterie, bâtiment). On peut encore ajouter à cette dernière catégorie des activités telles que la décortiquerie, la menuiserie, la menuiserie métallique, le petit outillage agricole.
L'autre catégorie regroupe les activités qui proposent des services plus qualifiés comme les agences de voyages et les tour-opérateurs, les cabinets d'études et de conseils, les entreprises pharmaceutiques ou encore les acteurs du secteur des technologies de l'information et de la communication. Ces activités expliquent le poids important des petites entreprises dans les services aux entreprises et collectivités. Elles sont très majoritairement situées dans les centres urbains. Leur développement est récent et marque un nouveau type de petites entreprises dont la technicité est au moins égale à celle des plus grandes entreprises. Les statistiques disponibles font également état d'un écosystème économique formel malgache qui ne pèse que près de la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays.
Il est composé à plus de 90% de petites structures qui évoluent dans leur grande majorité dans le secteur du commerce. Les autres opèrent dans l'industrie de transformation (7%) et dans le secteur primaire (3%). On remarque aussi que les petites entreprises emploient de nombreuses personnes sans statut de salariés (sans contrats écrits, sans rémunérations régulières, sans protection sociale, sans règles de licenciement): apprentis, tacherons, et aides familiaux représentent ainsi un pourcentage élevé de la main d'oeuvre.
Face aux informels
Aux côtés de ces TPE et PME évoluent les unités du secteur informel qui représentent près de 60% du produit intérieur brut du pays. Ce segment regroupe environ 3 millions d'Unités de production informelles (UPI) avec un potentiel fiscal estimé à 147,9 milliards d'ariary. Pour parvenir à ce montant, les analystes se basent sur l'hypothèse que chaque unité s'acquitte d'une moyenne de 49.527 ariary par an. Les enquêtes effectuées ont également permis de savoir que les unités évoluant dans l'informel qui ne génèrent pas plus de 2 millions d'ariary par an sont les plus nombreuses.
Ces minuscules entreprises estiment pouvoir reverser à l'Etat chaque année moins de 50 000 ariary. Pour Hugo Ramiandrisoa, consultant et titulaire d'un magistère en Etudes économiques, contributeur de l'Etude sur l'environnement des affaires des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et le secteur informel, il est important de souligner que 47,7% des informels sont dans le commerce, 7,5% dans l'hôtellerie et les gargotes, 7,4% dans le multimédia et l'informatique exerçant essentiellement dans la vente de crédit de communication et de service cash point, et le reste dans l'artisanat. Cette segmentation permet d'entrevoir les difficultés qui s'imposent à l'administration fiscale pour atteindre des dizaines de milliers de petits commerçants qui ne sont enregistrés nulle part.
À savoir, enfin, que du côté du Ministère de l'Industrialisation, du commerce et de la Consommation, on rappelle souvent qu'outre la nécessité de soutenir les TPE et les PME et de formaliser les petites unités non enregistrées, l'objectif poursuivi par le gouvernement est d'arrimer le tissu productif du pays aux besoins des populations. Manière pour ce département de soutenir l'importance de réduire le nombre de petits commerçant au profit de l'élargissement du segment de la petite industrie locale à même de satisfaire la demande des consommateurs en produits alimentaires, en matériaux de construction ou en produits de nettoyage.