Les jeunes entrepreneurs ont été à l'honneur, hier, au palais d'État d'Iavoloha. Ils ont eu une demi-journée d'échanges et de partage d'expériences avec le chef de l'État.
Exit les normes protocolaires à Iavoloha, hier. Le temps d'une demi-journée, ce sont des jeunes entrepreneurs qui ont pris la place des ministres, à la table du Conseil des ministres. À l'ordre du jour, une séance d'échange et de partage d'expérience avec Andry Rajoelina, président de la République.
"Ne vous souciez pas du protocole. N'ayez aucun blocage. Faites-nous part de vos expériences, des difficultés que vous rencontrez, des solutions que vous proposez, des points sur lesquels l'État peut vous aider", déclare d'entrée le chef de l'État. Il a ajouté, "vous seriez la nouvelle image de l'entrepreneuriat à Madagascar". Ils ont été trente-six jeunes entrepreneurs et startuppeurs, représentant des trois secteurs d'activité économiques, à avoir été conviés au palais d'État d'Iavoloha, hier.
Cette séance d'échange a précédé une cérémonie de remise de prix aux neufs finalistes du concours de pitch, organisé par le programme FIHARIANA, en octobre. Après cette table ronde, les discussions se sont poursuivies durant le déjeuner, en présence d'entrepreneurs confirmés et de formateurs-encadreurs en entrepreneuriats. Une des jeunes startuppeurs conviée à Iavoloha et parmi les primés, hier, exerce dans le secteur de l'agroalimentaire.
Cette jeune entrepreneuse a évoqué les problèmes d'approvisionnement, de compétitivité face aux grandes entreprises, ou encore, la difficulté d'accès au financement. Des obstacles qui peuvent être levés, certes, mais qui font qu'être jeune entrepreneur à Madagascar relève du parcours du combattant. Une mission impossible même pour certains, dont l'enthousiasme se retrouve douché par les montagnes d'épreuves. Des sujets bien connus du président de la République.
Espoir et confiance
Andry Rajoelina a rappelé qu'avant de s'engager en politique, il a fait ses armes dans l'entrepreneuriat, et a été jeune entrepreneur. "Souvent, les jeunes sont peu écoutés. Il faut briser certaines perceptions culturelles qui ne font pas confiance aux jeunes, à leur vision, à la fiabilité de leur projet. C'est la raison pour laquelle ce genre de rendez-vous est important. Puisqu'il est nécessaire d'écouter et d'échanger, de voir sur quoi l'État peut vous soutenir, peut soutenir l'entrepreneuriat des jeunes", soutient-t-il.
Faisant part de son expérience personnelle, le locataire d'Iavoloha souligne que pour réussir dans l'entrepreneuriat "il faut s'armer de détermination, d'abnégation et de foi. Il faut également savoir identifier les besoins du marché et innover". Il concède toutefois que l'État a une partition à jouer pour lever les obstacles à l'entrepreneuriat, surtout pour les jeunes. C'est justement la raison d'être du programme FIHARIANA, souligne Andry Rajoelina.
FIHARIANA prévoit un fonds de 40 millions d'euros pour soutenir les projets porteurs des jeunes entrepreneurs. Une étape pour solutionner la problématique de l'accès au financement. "Il y a encore beaucoup à faire. Il y a des points sur lesquels l'État doit agir encore plus pour soutenir l'entrepreneuriat des jeunes", concède cependant le président de la République. L'idée de privilégier les entrepreneurs nationaux dans les projets étatiques, ou encore celle "d'un protectionnisme intelligent", ont été soulevés à Iavoloha.
"Vous avez fait part de plusieurs difficultés. Nous allons voir comment les sélectionner, ensemble, puisque lorsque vous entreprendrez, ce n'est pas juste pour vous, mais aussi pour répondre aux besoins du pays, de la population. (...) La détermination et la volonté dont vous faites preuve aujourd'hui me donnent de l'espoir et de la confiance dans l'avenir de l'industrie et de l'entrepreneuriat malgache", affirme le Président qui a garanti que l'État est le premier soutien des jeunes entrepreneurs.