Afrique: Au Soudan - Les humanitaires dépassés par l'ampleur des violences

La Croix-Rouge et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont appelé, mardi 18 avril, les parties belligérantes au Soudan à garantir l'accès humanitaire aux personnes dans le besoin.

Sur le papier, la Croix-Rouge peut mobiliser 40 000 personnes sur le terrain pour venir en aide à la population soudanaise. Mais seule une poignée de volontaires sont effectivement déployés. Car ils sont eux-mêmes pris au piège par les combats, explique le représentant de l'ONG au Soudan, Farid Abdulkadir.

« On ne peut pas bouger, confirme-t-il. On ne peut même pas apporter une bouteille d'eau à quelqu'un ou donner de la nourriture à un enfant. Les bénévoles se préparent pendant des années à ce genre d'événements, et quand ils arrivent, on est totalement bloqués par les combats. »

Malgré les appels des ministres des Affaires étrangères du G7 réunis au Japon, de l'ONU et des États-Unis « à mettre immédiatement fin à la violence », les combats se poursuivent au Soudan, où une lutte meurtrière pour le pouvoir oppose les deux généraux qui ont pris le pouvoir en 2021. Les récentes hostilités ont déjà fait près de 200 morts selon l'ONU. Les habitants restent cloîtrés chez eux sans électricité ni eau courante et voient leurs stocks de nourriture fondre.

Les centres de soins ciblés

Les civils sont d'autant plus visés que les combats touchent les zones les plus densément peuplées de Khartoum et des autres villes du pays. Ils n'épargnent pas les hôpitaux. « La plupart des neufs hôpitaux de Khartoum manquent de tout : de sang, de matériel de transfusion, d'intraveineuses, de matériel médical d'urgence... Ils ont aussi des problèmes pour avoir de l'eau et d'électricité, souligne Margaret Harris, la porte-parole de l'OMS. Les centres de soins sont aussi pris pour cible : nous avons enregistré au moins trois attaques qui ont fait trois morts. »

Démunie, l'ONU et ses agences ne peuvent que mesurer les dégâts. Le haut-commissaire aux droits de l'homme Volker Türk a appelé à un cessez-le-feu immédiat. Et un retour des belligérants a la table des négociations. Alors que le Soudan semblait il y a quelques semaines encore sur le point de redonner le pouvoir aux civils.

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