Tunisie: L'arrestation de Rached Ghannouchi suscite des réactions contrastées

Au lendemain de l'arrestation de Rached Ghannouchi - leader du parti islamiste Ennahdha - les réactions sont contrastées en Tunisie. Son parti condamne évidemment, mais dans la population, on peut ressentir un certain soulagement chez certains. L'homme fort d'Ennahdha catalysait la rancoeur d'une frange de la population tunisienne, douze ans après la révolution.

Mais où est donc Rached Ghannouchi ? C'est la question que posait encore son parti mardi soir. Selon Ennahdha, ni sa famille ni ses avocats n'ont pu avoir accès au leader du parti islamiste.

Âgé de 81 ans et affaibli physiquement, celui-ci aurait été hospitalisé selon Ahmed Nejib Chebbi, à la tête du Front du Salut National opposé au président Kaïs Saïed et dont Ennahdha fait partie.

Alors que les arrestations dans les rangs des opposants se multiplient depuis février en Tunisie, celle de Rached Ghannouchi - bête noire du maître de Carthage - était pressentie, mais fait débat aujourd'hui dans le pays.

Arrêté lundi soir, en pleine rupture du jeûne, et en pleine nuit dite du destin, la soirée la plus sacrée du mois de Ramadan, cette arrestation est qualifiée « d'enlèvement » par son parti. Les milieux politiques acquis à l'opposition s'inquiètent, quant à eux, de méthodes rappelant celles de l'ancien régime de Ben Ali.

Mais au sein de la population tunisienne, certains ne cachaient pas leur soulagement de voir ce leader politique appréhendé. Cité dans des affaires de terrorisme notamment, le chef d'Ennahdha concentre la colère d'une frange importante de la population tunisienne qui voit dans le parti islamiste un mouvement népotique et opaque qui a fait passer les intérêts partisans avant ceux du pays après la révolution.

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