En Côte d'Ivoire, plus d'un mois après les cérémonies de restitution de 47 corps de victimes de la crise de 2011 dans l'ouest du pays, les familles n'ont toujours pu faire leur deuil : ces personnes attendent toujours de recevoir les corps de leurs proches pour organiser des funérailles. C'était pourtant un acte symbolique qui visait à marquer un pas de plus dans la réconciliation nationale.
Sylvain (*) a perdu sa mère pendant la crise, en mars 2011. Le 8 mars 2023, cet homme d'âge mur faisait partie des personnes invitées à une cérémonie, organisée à la préfecture de Bloléquin, par la ministre de la Solidarité, le ministre de la Réconciliation nationale et le département de la Justice. Les autorités lui ont alors remis une enveloppe lui permettant de payer les frais d'obsèques.
« Nous attendons toujours »
Entre temps, Sylvain dit avoir fait construire une tombe. Il a mobilisé sa famille, mais depuis le 8 mars, il n'a pas pu récupérer la dépouille de sa mère. « Les autorités ne nous ont pas dit où étaient les corps », affirme cet habitant de Bloléquin. « Nous attendons toujours » soupire-t-il. Plusieurs autres familles affirment aussi avoir préparé les tombes, mais sont désorientées : « Je n'ai pas démarré les travaux champêtres, j'attends d'abord d'enterrer les miens », explique un planteur de cacao et d'hévéa.
Une source proche du dossier invoque « un dysfonctionnement administratif ». « D'ici la fin de la semaine, tous les verrous seront levés », assure cette source. Jointe par RFI, la société Ivoire Sépulture, où les corps étaient conservés depuis 2015, n'a pour l'instant pas donné de suite.
(*) Le nom a été modifié