Congo-Brazzaville: Délinquance juvénile - Une centaine de « bébés noirs » candidats à la réinsertion

Une centaine de jeunes délinquants venus du sixième arrondissement de Brazzaville, Talangaï, ont exprimé, le 18 avril, leur vœux d’intégrer les rangs des Forces armées congolaises, de la gendarmerie nationale, de la police ou bien les centres de réinsertion qui seront ouverts sous peu dans le pays.

Une centaine de jeunes délinquants venus du sixième arrondissement de Brazzaville, Talangaï, ont exprimé, le 18 avril, leur voeux d'intégrer les rangs des Forces armées congolaises, de la gendarmerie nationale, de la police ou bien les centres de réinsertion qui seront ouverts sous peu dans le pays.

Venus des quartiers maman Mboualé, Ngamakosso, Kanga-Mbandzi, Intendance, Liberté, Mikalou, des jeunes, connus sous l'appellation de « bébés noirs » ou « Kulunas », se sont exprimés au cours d'une rencontre citoyenne organisée par la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH), en partenariat avec l'église Pain de vie, les ministères en charge de la Jeunesse, des Affaires sociales et le haut-commissariat à la Justice restaurative.

Au cours de cette rencontre, le responsable de la mise en place et du suivi du service civique d'aide à l'insertion au centre d'Aubeville, dans le département de la Bouenza, Hilaire Okoko, a annoncé l'ouverture sous peu de ce site d'insertion et de réinsertion qui accueillera 300 jeunes. Selon lui, en attendant la mise en service du centre, le ministère de la Jeunesse et de l'Education civique est en train d'aménager un site au stade de Madingou pour recevoir le premier contingent de 160 jeunes délinquants.

« Les centres d'insertion et de réinsertion auront, en effet, pour vocation de former et transformer ces enfants agressifs en enfants dociles, prodiges, responsables, ayant une bonne personnalité, qui vont désormais s'élever par l'effort, avoir un amour pour leur patrie, une bonne conscience morale et une raison pour penser juste », a-t-il informé.

A Aubeville, par exemple, les jeunes passeront trois mois pour une formation civique citoyenne avant de se lancer dans les travaux agricoles. « Après la formation, l'Etat va vous accompagner dans la réinsertion. Vous serez formés dans plusieurs métiers dont la conduite automobile, la plomberie, l'électricité », a résumé en substance le représentant du ministère de la Jeunesse, Hilaire Okoko.

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Poursuivre l'initiative dans les autres quartiers

Membre du bureau de la CNDH, Yvette Ambendet, de son côté, a invité ces jeunes reconvertis à être des exemples à suivre. « Nous avons échangé pour rassurer la jeunesse qu'elle n'est pas encore perdue, elle est l'avenir de demain. C'était pour leur dire que Dieu ne les a pas abandonnés, le gouvernement a également prévu un projet merveilleux pour eux. Le chef de l'Etat a mis en place un programme, réuni les conditions en créant les centres d'insertion pour ces jeunes parce qu'on peut encore les récupérer. Vaut mieux la fin d'une chose que son commencement. On ne choisit pas ses parents, mais on choisit sa vie », a-t-elle rappelé.

Initiateur du projet de reconversion des jeunes délinquants, l'église « Pain de vie » entend toucher également les « bébés noirs et kulunas » des autres quartiers et arrondissements de Brazzaville. « Depuis que nous avons commencé à les évangéliser, à les encadrer spirituellement, il y a changement et nous encourageons aussi leurs parents qui viennent à l'église écouter la parole de Dieu.

Ils ont abandonné ce chemin. En tant que pasteur, le message que je peux adresser aux parents est qu'ils viennent avec les enfants. Ils doivent les conscientiser pour qu'ils adhèrent à la vision du gouvernement. Les parents doivent aussi travailler avec la police, les hommes de Dieu », a conseillé le pasteur Beauvoir Eyongo de l'église « Pain de vie » de Talangaï.

Ils ont dit....

Oko NGakosso Borel : « Nous acceptons d'arrêter tout ce qui est appelé braquage, viol, vol. Nous avons l'habitude de nous rencontrer, donc le message que nous avons reçu ici sera vulgarisé dans le quartier avec nos collègues. »

Ibarissongo Clech : « Je suis content des métiers qu'on nous a présentés, parce que nous traînons par manque de travail. Je préfère aller dans l'armée ou bien apprendre la maçonnerie. Que tous ceux qui continuent à agresser les gens puissent abandonner cette voie, ce n'est pas bien. Qu'ils se protègent et cherchent des métiers à apprendre ».

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