Après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'ONU, le Parlement européen s'apprête également à demander l'abrogation de la loi criminalisant l'homosexualité en Ouganda dans une résolution qui sera examinée ce mercredi en session plénière. Des sanctions à l'encontre des responsables ougandais seront réclamées par le Parlement en cas de promulgation de la loi.
La résolution dénonce avec la plus grande fermeté la loi adoptée par le Parlement ougandais, et demande au président Yoweri Museveni de ne pas la promulguer. Le texte criminalise le simple fait d'avoir des relations homosexuelles.
Pour l'eurodéputé Renew, Pierre Karleskind, qui défend la résolution devant le Parlement de Strasbourg, cette loi contrevient à toutes les conventions internationales de défense des droits de l'homme. « Ça veut dire que rien que le fait d'être homosexuel peut vous conduire à une peine de prison, y compris une peine de prison très longue et la loi prévoit même la peine de mort en cas d'homosexualité aggravée... Allez savoir, ce que ça veut dire », se demande l'eurodéputé.
« C'est une vraie catastrophe sanitaire »
« Ça veut dire que les gens vont se cacher, vont vivre dans une situation où ils peuvent faire l'objet de chantage, vont vivre dans une situation où ils ne vont pas pouvoir admettre un certain nombre de choses, s'inquiète l'eurodéputé. Donc, on sait qu'en termes sanitaires, notamment pour la prévention de l'épidémie du VIH, c'est un vrai sujet, c'est une vraie catastrophe sanitaire qui se profile devant nous du fait de ce genre de loi discriminante. »
Le projet de résolution incite la diplomatie européenne à s'emparer du sujet et à tout faire pour obtenir le retrait de la loi. Il prévoit également des sanctions à l'encontre de l'Ouganda si le texte devait être malgré tout promulgué par le président Yoweri Museveni. Sanctions qui seraient dirigées contre les responsables politiques et religieux du pays qui ont soutenu le texte de loi.