TUNIS — Un nouveau rapport de l'ONU publié mardi indique qu'il est nécessaire d'opérer un changement majeur dans la gouvernance mondiale afin de mieux faire face aux défis actuels et imminents, tels que la crise climatique et les menaces croissantes en matière de sécurité.
Rédigé par le Conseil consultatif de haut niveau des Nations Unies sur un multilatéralisme efficace, ce rapport intitulé Une percée pour les peuples et la planète : Une gouvernance mondiale efficace et inclusive pour aujourd'hui et pour demain, contient des recommandations complètes et détaillées en vue de renforcer l'architecture mondiale pour la paix, la sécurité et les finances, d'assurer des transitions justes pour le climat et la numérisation, et de garantir plus d'équité et de justice dans la prise de décision au niveau mondial indique l'ONU dans un communiqué.
Le rapport affirme également que l'égalité des sexes doit être au coeur d'un système multilatéral revigoré et formule des recommandations pour que ce système devienne plus interconnecté, plus inclusif et plus efficace.
Le Conseil consultatif de haut niveau sur un multilatéralisme efficace (HLAB) a été créé par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et s'appuie sur Notre programme commun, son rapport publié en septembre 2021 qui appelle à une gouvernance plus forte des grandes questions d'intérêt mondial selon le communiqué.
Nommé en mars 2022, le HLAB se compose de douze personnalités éminentes. Il est coprésidé par l'ancienne Présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, et l'ancien Premier ministre de la Suède, Stefan Löfven. Le Secrétaire général de l'ONU a chargé le HLAB de conseiller les États membres sur les questions d'intérêt mondial majeur pour lesquelles des améliorations de la gouvernance sont les plus nécessaires et de proposer des options sur la manière dont ces améliorations pourraient être réalisées.
Six changements transformateurs
Le rapport s'articule autour de six changements transformateurs : rétablir la confiance dans le multilatéralisme par l'inclusion et la responsabilité ; rétablir l'équilibre avec la nature et fournir une énergie propre pour tous ; garantir une finance abondante et durable qui profite à tous ; soutenir une transition numérique juste qui libère la valeur des données et protège contre les préjudices numériques ; renforcer les dispositifs de sécurité collective efficaces et équitables ; gérer les risques transnationaux actuels et émergents selon l'ONU.
Les recommandations contenues dans le rapport ont été élaborées à la suite d'une consultation publique globale et s'appuient sur les nombreuses contributions de diverses parties prenantes, notamment les États membres des Nations Unies, la société civile, le monde universitaire, la jeunesse, le secteur privé, ainsi que des entités de l'ensemble du système des Nations Unies.
« Une percée pour les peuples et la planète est le point culminant d'une année d'engagement avec des centaines de réseaux, d'organisations et de groupes de la société civile qui se sont engagés à relever les défis mondiaux », a indiqué Ellen Johnson Sirleaf ajoutant que « Les solutions qu'ils ont partagées aideront les générations actuelles et futures à éviter les implications catastrophiques de notre trajectoire actuelle et à garantir un monde plus durable, plus juste et plus pacifique pour les personnes et la planète ».
« Je suis convaincue que le rapport fournit le cadre dont les Nations Unies, les États membres et d'autres acteurs ont besoin pour renforcer la coopération internationale pour les générations actuelles et futures », a-t-elle insisté.
Jugement des générations futures
Stefan Löfven a quant à lui indiqué que « le multilatéralisme peut fonctionner, mais il doit fonctionner mieux et plus vite soulignant que les "recommandations sont centrées sur les personnes et visent à renforcer la coopération internationale et à soutenir une mise en oeuvre accélérée des Objectifs de développement durable et de l'Accord de Paris ».
Car pour lui, « les générations futures nous jugeront sur les décisions que nous prenons aujourd'hui ».
M. Löfven a ajouté que les tensions géopolitiques actuelles ne doivent pas empêcher de relever les défis multiples et croissants qui se posent à la sécurité collective ajoutant « Nous devons mieux comprendre les risques émergents et futurs et mieux nous y préparer ; nous devons renforcer la transparence et la confiance dans les relations internationales ».
Ila souligné l'appel du rapport à un nouvel effort de réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, au renforcement de l'architecture de consolidation de la paix de l'ONU et à l'élargissement des relations entre l'ONU et les organisations régionales.
Le rapport est l'aboutissement des travaux du Conseil au cours des douze derniers mois. Il alimentera les délibérations en cours aux Nations Unies dans la perspective du Sommet du futur de 2024, au cours duquel les États membres examineront les moyens de jeter les bases d'une coopération mondiale plus efficace.
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