L'ambassadeur de l'Union européenne (UE) au Soudan aurait été "agressé " chez lui, a annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, alors que Khartoum est en proie à de violents combats sur fond de lutte pour le pouvoir de deux généraux.
"Il y a quelques heures, l'ambassadeur de l'UE au Soudan a été agressé dans sa résidence", a tweeté Josep Borrell. Dénonçant "une violation flagrante" de la Convention de Vienne, le chef de la diplomatie européenne a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d'assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays. L'ambassadeur de l'UE, l'Irlandais Aidan O'Hara, est "OK", a indiqué la porte-parole du service diplomatique de l'UE, Nabila Massrali, précisant que la délégation de l'UE n'avait pas été évacuée. "La sécurité de notre personnel est notre priorité", a-t-elle souligné.
Appel au cessez-le-feu
Un peu plus tôt dans la journée, Josep Borrell avait appelé à un cessez-le-feu dans le pays "afin de permettre une médiation". "L'UE s'emploie à persuader les deux parties de la nécessité d'une pause humanitaire et à encourager le dialogue", avait-il ajouté. Selon l'Organisation des nations unies (ONU), plus de 185 personnes ont été tuées et 1800 blessées ces trois derniers jours lors des combats. "La situation est très changeante. Il est difficile d'évaluer dans quel sens l'équilibre évolue", a déclaré depuis Khartoum le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes.
Le conflit était latent depuis des semaines entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", à la tête des Forces de soutien rapide qui avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d'octobre 2021.