Kenya - Le Projet de connectivité du dernier kilomètre a un impact positif significatif mais il y a nécessité d'utiliser l'électricité pour plus de productivité (rapport)

17 Avril 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Le Projet de connectivité du dernier kilomètre au Kenya, soutenu par la Banque africaine de développement devrait encourager les bénéficiaires à utiliser davantage l'électricité pour plus de productivité outre la consommation de base des ménages, indique un rapport portant sur la phase 1 du projet.

Le rapport révèle que « deux à trois ans après avoir raccordé les ménages au réseau dans le cadre du projet, la consommation d'électricité est restée faible, les bénéficiaires utilisant principalement le courant pour s'éclairer et recharger leurs téléphones ».

L'évaluation qui a été menée par l'Unité d'évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement, recommande que la Kenya Power and Lighting Company (KPLC), l'agence chargée de la mise en oeuvre du projet, trouve des moyens pour inciter les ménages et les entreprises dans les zones rurales à consommer davantage d'électricité.

Financée par la Banque africaine de développement, l'étude a été menée dans six comtés : Baringo, Kakamega, Kericho, Kitui, Nakuru et Taita Taveta.

Les résultats de l'étude ont été présentés à Nairobi le 4 avril dernier lors d'une table ronde qui a réuni des partenaires au développement, des représentants du gouvernement et des acteurs du secteur de l'énergie au Kenya. Ils ont débattu des questions soulevées dans le rapport et fait également le point sur le secteur énergétique du pays. Ustace Ezor, chargé d'évaluation à l'Unité d'évaluation indépendante du développement, a noté que, contrairement aux prévisions initiales, l'utilisation productive de l'électricité n'a connu qu'une augmentation limitée.

Le rapport recommande la mise en place de programmes pour lier l'accès à l'électricité à des activités génératrices de revenus, tels que les services d'irrigation et la promotion des petites entreprises.

Anthony Musyoka, responsable principal de la planification du réseau de transport à la Kenya Electricity Transmission Company (KETRACO), a déclaré que les communautés devaient être sensibilisées aux possibilités de tirer davantage parti du raccordement à l'électricité. « Il n'y a pas eu de sensibilisation des communautés. Elles doivent être sensibilisées pour leur faire prendre conscience que l'électricité peut être utilisée pour créer de la richesse, et pas uniquement pour s'éclairer », a déclaré Anthony Musy.

Les participants ont également relevé la nécessité de rendre l'électricité plus abordable et plus fiable, le rapport indiquant que le « coût élevé de l'électricité par rapport aux revenus des ménages bénéficiaires compromet l'accès à l'électricité et son utilisation productive ».

Selon le directeur de l'électricité et des énergies renouvelables à l'Autorité de régulation de l'énergie et du pétrole kenyane, Joseph Oketch, le coût élevé de l'électricité est imputable à plusieurs facteurs. « Cela tient davantage au coût élevé de la production, du transport, de la distribution et de l'approvisionnement (de l'électricité). Toutes ces questions doivent être abordées de manière holistique », a-t-il ajouté.

Le rapport souligne les impacts positifs notables du projet notamment l'augmentation de 83 % de l'accès à l'électricité pour l'éclairage via le réseau national.

Le rapport souligne également que la probabilité que les enfants étudient le soir a augmenté de 45 % et que les notes des élèves du secondaire ont progressé de 34 % dans les ménages bénéficiaires. « Cela témoigne de l'amélioration de la capacité et de la qualité de l'électricité, étant donné que la plupart des comtés sont désormais desservis par le réseau », a déclaré M. Musyoka.

L'impact significatif de la phase 1 du projet a fait du Kenya un modèle pour les autres pays de la région, selon Alemayehu Wubeshet Zegeye, responsable du secteur de l'énergie pour la région Afrique de l'Est à la Banque africaine de développement. « Le modèle utilisé au Kenya était unique et a accéléré les raccordements en très peu d'années. Le programme a été conçu pour accélérer le raccordement des personnes à faible revenu en subventionnant les frais de raccordement à l'avance », a-t-il expliqué.

La réduction des frais de raccordement de 35 000 à 15 000 shillings kenyans (de 269 à 115 dollars environ), payables en trois ans, a encouragé un plus grand nombre de ménages ruraux à demander un raccordement au réseau.

Le Projet de connectivité du dernier kilomètre est un programme phare d'électrification de masse lancé par le gouvernement du Kenya pour accroître l'accès à l'électricité des groupes à faibles revenus dans les zones rurales et périurbaines en les raccordant au réseau national.

Le Kenya a l'intention de raccorder 17 millions de ménages au réseau national d'ici à 2030, dont 9 millions sont actuellement raccordés. Grâce au financement de la Banque africaine de développement, le Projet de connectivité du dernier kilomètre du Kenya a permis de raccorder environ 530 000 ménages répartis dans 47 comtés à ce jour.

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