Congo-Kinshasa: Festival Me Ya Be - Trente danseurs se questionnent sur leur pratique artistique à la Halle de la Gombe

En marge de l'événement qui va débuter ce jeudi 20 avril, les artistes congolais participent à un atelier de quatre jours animé par le chorégraphe français, Sylvain Groud, depuis le 17 avril à l'Institut français (IF).

Présenté à la conférence de presse tenue le 16 avril à Bandal, Sylvain Groud s'est montré enthousiaste à l'idée de la session de formation intense qu'il devait tenir dès le lendemain. Depuis, son exaltation n'a pas baissé d'un cran, bien au contraire. Et, échangeant avec Le Courrier de Kinshasa à ce propos, le directeur du Centre chorégraphique national de Roubaix, en France, a dit tout l'intérêt porté à l'activité.

L'air bien enjoué, il nous a expliqué : « Je propose un master class de six heures par jour pendant quatre jours dans le cadre de la formation qu'organise le Festival Me Ya Be ». À travers cet atelier, il nous a dit : « Je viens pour provoquer la rencontre ». Ce, car à son idée, il s'agit d'une opportunité qui s'offre à lui « de pouvoir me questionner avec ces professionnels de danse contemporaine de la République démocratique du Congo sur notre pratique de la danse ».

Les six heures passées depuis le lundi 17 avril jusqu'au jeudi 20 avril ensemble, plus l'échauffement constituent des moments d'échanges sur l'essence même de leur pratique artistique commune. « Pourquoi je danse ? Et pourquoi je vais servir une culture, une histoire en dansant ? Quel est mon récit ? Quelle est ma nécessité à danser ? Et quelle technique je dois pouvoir posséder pour pouvoir l'exprimer ? », sont les questions essentielles abordées au cours de ces séances de travail. Ce faisant, Sylvain Groud nourrit le ferme espoir d'emmener les danseurs à s'assurer encore plus d'avoir eu raison d'avoir choisi d'être danseur.

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Car pour le chorégraphe français, « se dire que je dois être danseur est une telle quête d'une vie d'être danseur, chorégraphe que j'espère que ces quatre jours vont permettre de répondre à plein de questionnements, vont en générer plein d'autres et donner encore plus l'envie de ne faire que cela de sa vie ».

Ce, mû par la nette conviction, nous a-t-il dit, que « lorsqu'on est danseur, artiste, on l'est et rien d'autre, tout s'adapte à nous. Et c'est à nous de rendre à la vie le prix à payer et être chorégraphe aujourd'hui, je crois que c'est permettre une vision du monde qui nous entoure, de cet écroulement, de cette modification à tous les endroits du monde et c'est apporter sa contribution d'artiste ». Ce qui est à ses yeux paraît une responsabilité énorme.

Une restitution samedi à la Halle

Au terme de la formation, il est prévu une restitution pour le samedi 22 août à l'IF. En effet, le but ultime de l'atelier est de travailler ensemble avec les trente danseurs congolais à la réalisation d'un spectacle Il sera présenté sous la grande Halle. Il s'agit du premier à l'affiche dans la programmation du Festival Me Ya Be à la Halle de la Gombe.

Intitulé L'oubli, la pièce de danse est à la base un trio. Sylvain Groud nous l'a décrit de la sorte : « Dans ma chorégraphie, je fais venir une danseuse, Agnès Canova avec qui je danse ce spectacle depuis vingt-ans et Michael Dez est à la lumière ». La version de L'oubli qui sera vue ce samedi est inédite. En effet, présenté en guise de restitution de la formation, le nouveau spectacle va intégrer le travail réalisé pendant les quatre jours. « C'est la conception immersive et participative que j'ai du spectacle », nous a expliqué le chorégraphe français.

Participer au Festival Me Ya Be constitue la première expérience de travail en Afrique subsaharienne de Sylvain Groud. Ce moment qu'il affirme apprécier à sa juste valeur devrait lui permettre de mieux s'imprégner des réalités locales. Il a dit : « Comprendre un pays, c'est l'écouter, le sentir, le regarder, le toucher. Et qu'est-ce qu'il y a de mieux sinon que de danser avec les citoyens du pays ? »

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