L'audience s'est ouverte ce mercredi midi au tribunal de la Commune II de Bamako. Le parti d'opposition PSDA est menacé de dissolution après les propos tenus le 30 octobre dernier sur RFI par son président Ismaël Sacko, qui avait jugé le Premier ministre Choguel Maïga « ingrat », « imbus » et « pleurnichard ».
Parce qu'il s'agit d'une procédure par assignation, les argumentations sont essentiellement écrites : il n'y a eu ce mercredi aucun débat oral, aucune plaidoirie.
Le ministère malien de l'Administration territoriale estime que les propos tenus par Ismaël Sacko, président du parti d'opposition PSDA, constituent une « insulte grave à l'endroit d'une institution de la République. » Parce qu'ils ont été tenus sur RFI, « radio étrangère interdite au Mali », ils constituent également, pour le ministère, « un acte qui compromet l'unité nationale, l'intégrité du territoire et la souveraineté nationale. » Le ministère parle même de « complot contre l'État du Mali avec de sérieux soupçons de complicité avec des puissances étrangères. »
Pour la défense, ces accusations ne sont que des affirmations. « Ils n'ont rien démontré », estime Me Mamadou Camara, l'un des avocats du PSDA, qui relève des manquements dans la procédure d'assignation et pointe l'incompétence, selon lui, du juge des référés pour un tel dossier.
Outre ces points de pure forme, la défense dénonce un « procès politique » contre un parti d'opposition, et estime que les propos tenus par le président du PSDA sont conformes à la fois aux lois du Mali et aux prérogatives de tout citoyen, qui plus est chef de parti politique, s'exprimant sur la vie de la nation. « J'ai confiance dans l'indépendance de la justice malienne », conclut Maître Camara.
Le tribunal de la Commune II de Bamako rendra sa décision, sur une éventuelle dissolution du PSDA, le 17 mai prochain.