L'État libère l'accès aux réseaux national et international de fibre optique pour tous les opérateurs. Il a également mis fin aux coûts d'interconnexion.
Une décision historique. L'État a décidé de tout mettre en oeuvre pour permettre de casser, à termes, les tarifs d'internet. Deux décrets ont ainsi été adoptés en un mois afin de favoriser le jeu d'une concurrence à armes égales entre les quatre opérateurs en activité au pays. Le premier, en date de 6 avril, met fin à l'exclusivité de l'opérateur historique Telma dans l'installation de réseau national de fibre optique ou backbone. Le second, en date du 12 avril, supprime le coût d'interconnexion entre les opérateurs.
«Madagascar est déjà dans le top 3 mondial en terme de qualité et de vitesse. Nous voulons que le pays fasse également partie des Top 10 en Afrique en matière de coût, sachant que les tarifs d'internet à Madagascar sont dans la catégorie moyenne aujourd' hui, contrairement à l'annonce de la Banque mondiale qui nous place parmi les plus chers », déclare Tahina Razafindramalo, ministre des Postes, de la télécommunication et du développement numérique (MPTDN), en marge d'une cérémonie de remise de matériels à la Paositra malagasy (PAOMA), hier.
Privatisation
L'exclusivité du backbone national de fibre accordée à Telma fait partie des clauses de la privatisation de cette ancienne société d'État lorsqu'elle avait été cédée à la société malaisienne Distacom en 2001. Ces clauses prévoyaient, entre autres, que tant que le nombre des Malgaches ne dépasse pas les 50 millions, l'opérateur historique a le monopole. Il en est de même pour l'accès aux réseaux sous marins internationaux jusqu'à ce qu'une autorisation exceptionnelle avait été autorisée à Orange à se connecter aux câbles Lion 1 et 2.«Chacun des quatre opérateurs est maintenant libre de déployer son propre réseau national de fibre optique
. Tous peuvent également se connecter aux câbles sous-marins internationaux », précise le ministre. Concernant le décret sur l'interconnexion, il s'agit de permettre aux deux autres opérateurs qui ne disposent pas de fibre optique de pouvoir rivaliser avec les deux autres qui en ont.
Afin de satisfaire leurs clientèles, ils sont obligés de « louer » auprès d'Orange ou de Telma. Et à cause de leur position plus ou moins de monopole, ces derniers étaient en mesure d'appliquer des prix à leur convenance à ces clients et à la fois concurrents. «Grace à ce décret, les tarifs imposés par Orange et Telma sont finis », lâche le ministre Tahina Razafindramalo. Cette réforme majeure dans le secteur de la télécommunication est la première depuis 2005. Pour le ministre, elle permet de faire évoluer un secteur qui est figé durant 18 ans.