La nouvelle Loi fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, de l'information et d'émission par la radio et la télévision ou tout moyen de communication en RDC, adoptée début avril par l'Assemblée nationale, a de quoi saliver Tshivis Tshivuadi, Président de JED ( Journaliste en Danger).
Il estime que cette initiative du Ministre Patrick Muyaya vient poser les bases de l'assainissement du secteur médiatique congolais étant donné la désuétude de la loi du 22 juin 1996. Au cours d'une interview accordée le week-end à Forum des AS, Tshivis Tshivuadi a indiqué que grâce à la nouvelle loi, l'accès à la profession sera soumis à des conditionnalités. Il a expliqué, par exemple, qu'à l'issue d'un processus de recrutement, le candidat journaliste devra avoir un diplôme en communication ou en journalisme. Ensuite, il devra avoir passé un concours et passé un stage de 12 ou 24 mois pour ceux qui n'ont pas fait les études de journalisme.
«La nouvelle loi met fin à l'existence de la LOI du 22 juin 1996, vieille de l'époque de la dictature sous le régime du Maréchal Mobutu et qui était devenue obsolète et répressive pour la liberté de la presse. Globalement, la nouvelle Loi est moins répressive en ce qui concerne le régime des sanctions pour les délits de presse. Ensuite, elle pose les bases de l'assainissement de la profession et durcit les conditions d'accès à la profession et d'obtention de la carte professionnelle.
En attendant la Loi d'accès à l'information, cette nouvelle Loi fait obligation à tous les mandataires publics de fournir aux journalistes toutes les informations d'intérêt général dont il a besoin et qui ne sont pas couvertes de secret, notamment pour la sécurité nationale ou la défense nationale », a-t-il soulevé. A son avis, l'Ordonnance-loi de 1981 sur le statut des journalistes, tout comme la Loi de 1996 sur l'exercice de la liberté de la presse datent de l'époque de la dictature sous le régime du Parti-Etat. A l'époque, a-t-il fait comprendre, il n'y avait ni internet, ni les réseaux sociaux, ni les médias en ligne.
La Loi de 96 n'était pas conçue pour favoriser la liberté de la presse mais pour restreindre les droits et libertés des journalistes. Pour lui, il était donc temps de doter le secteur des médias d'un cadre légal plus moderne et adapté aux évolutions démocratiques et technologiques et plus protecteur pour les journalistes. Il a indiqué tout de même que le plus grand défi qui nous incombe, c'est de nous mobiliser en permanence pour faire respecter toutes les dispositions de la nouvelle Loi.
«La nouvelle Loi pose les bases de l'assainissement en profondeur de la profession pour mettre fin à l'anarchie et au désordre que nous déplorons actuellement. A titre illustratif, l'accès à la profession sera soumis à conditions, et à l'issue d'un processus de recrutement, le candidat journaliste devra avoir un diplôme en communication ou en journalisme. Ensuite, il devra avoir passé un concours et passé un stage de 12 ou 24 mois pour ceux qui n'ont pas fait les études de journalisme », a commenté Tshivis Tshivuadi.
Pour un petit rappel, l'Assemblée nationale a ratifié, en date du 04 avril dernier, l'Ordonnance-loi N°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, la liberté d'information et d'émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout support de communication en République démocratique du Congo. Présentée par le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, cette initiative vise l'amélioration de l'image du pays et la bonne gouvernance, conformément au Programme gouvernemental et à la vision du Président Félix Tshisekedi. Telles ont été les précisions fournies aux élus nationaux.Gloire Mfemfere