Le Président rwandais Paul Kagame en tournée en Afrique de l'Ouest, a tenté une fois encore de tester l'attachement des Congolais à l'intégrité de leur territoire. Après les institutions publiques, c'est au tour des acteurs politiques toute tendance confondue de prendre la relève. Si le RCD, le CNDP sont parvenus à se glisser entre les mailles des institutions congolaises, le M23 aura eu le malheur de faire face à un régime issu de la passation pacifique du pouvoir de 2018.
Les Congolais à l'unisson ont condamné les velléités de balkanisation de leur territoire, le plus grand de la communauté de l'Afrique de l'Est par le plus petit de ladite communauté à savoir, le Rwanda.
Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, a, lors de la séance plénière de lundi 17 avril dernier, sensibilisé la classe politique sur la menace de balkanisation de la République démocratique du Congo, après les derniers propos tenus par le Président rwandais Paul Kagame.
À en croire le président de la Chambre Haute du Parlement, le pays est aujourd'hui en danger plus que jamais et que seule une prise de conscience collective et sincère pourrait déjouer n'importe quel « complot » contre la patrie. Et d'enchainer : « Le complot, ce n'est plus un secret. C'est connu. Mais maintenant il faut agir. Pour agir, nous devons tous être comme un seul homme. Et pour le faire, il va falloir mettre de côté les sentiments, les questions politiciennes, de repositionnement politique et tout ça ».
Et d'ajouter : « Des gens se battent pour se positionner aux prochaines échéances électorales mais pour quel pays ? Sauvons d'abord le pays. Vous voulez diriger quoi, vous voulez diriger qui demain ? Si demain, nous n'avons plus le pays, vous serez ministre, député, sénateur ou président de quel pays ? Vraiment il y a une interpellation collective et que cette fois-ci, ce ne soit pas de l'hypocrisie où les gens parlent pour parler tout simplement ».
Fayulu et Mwando aussi
Dans leurs tweets, le leader de l'Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) et Mwando Simba ont réitéré leur désapprobation à ces propos de Kagame. Le premier a jugé irresponsables, ces propos du Président rwandais tendant à envenimer la situation déjà inacceptable à l'Est de la RDC avant de préciser : "M. Kagame a fait des commentaires profondément troublants ce week-end, remettant en cause l'intégrité territoriale et la souveraineté de la RD-Congo. C'est un langage irresponsable. Cela contribue à envenimer une situation déjà inacceptable dans l'Est de la RDC. Nous réitérons : le Congo est un et indivisible. Nous restons unis".
Tandis que le second, Christian Mwando, de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, a dénoncé la falsification de l'histoire par Kagame en indiquant que ce dernier tente de justifier l'agression de la RDC par la falsification de l'histoire. Des propos qui ne doivent laisser aucun Congolais indifférent, a estimé cet élu de Moba.
Pour sa part, le gouvernement congolais avait qualifié ces déclarations de "nouvelle provocation" avant de rassurer sur sa détermination à défendre l'intégrité territoriale de la RDC jusqu'au bout.
Emma Muntu
Agression rwandaise dans l'Est de la RDC, Unikin : Patrick Muyaya sensibilise et mobilise les étudiants
Le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a été l'invité d'honneur au café juridique organisé, mercredi 19 avril 2023, dans la salle Monekoso, à l'Université de Kinshasa, par les jeunes étudiants de la faculté de droit, autour du thème la RDC dans le monde 2023. C'était en présence du Recteur, le Professeur Kayembe.
Le Porte-parole du gouvernement des warriors a fait, à l'intention des futurs juristes congolais, une analyse dense sur la guerre d'agression que continue d'imposer le Rwanda à la RDC.
En bon communicologue, l'homme a fait découvrir aux jeunes étudiants ce qui se passe à Kigali, qui continue de croire que la prospérité du Rwanda doit passer par l'instabilisation de la République Démocratique du Congo.
Voilà pourquoi, il continue à se servir du M23 comme son cheval de bataille pour arriver coûte que coûte à cette fin.
Avec ses yeux de communicologue, Patrick Muyaya, sans passer par la loupe, a vu dans le modèle économique rwandais comme quelque chose qu'ils ont réussi à construire sur leur vol de nos ressources.
Le Rwanda a vu sa colère contre la RDC croître depuis qu'il a appris qu'il existe en République Démocratique du Congo le projet de la reconstruction de la route de Bunangana qui la reliera bientôt, par voie de surface routière, avec l'Ouganda. La mise en service de cette dernière, à en croire les murmures rwandais, va désarticuler la route Kigali-Goma.
Pour Patrick Muyaya, avant que 2023 ne prenne fin, le peuple congolais a l'obligation de se réapproprier son histoire.
Foi sur sa proposition, tout doit passer en premier lieu par la refondation de notre armée, comme le veut le Chef de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui compte implanter en RDC une armée 100% républicaine.
D'après les estimations du Ministre de la Communication, la République Démocratique du Congo a besoin à peu près de 500 mille jeunes pour intégrer l'armée au prorata de ce que représente la population congolaise.
"Pas question de compromission lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de la République", a-t-il souligné.
Le problème de la RDC, c'est qu'il lui manque des "chiens méchants", allusion faite aux soldats qui doivent bien surveiller les frontières.
Patrick Muyaya n'a pas foi en la communauté internationale qu'il a définie comme étant un simple cadre de la duplicité, avec ses agents secrets qui vous espionnent à longueur des journées.
Dans l'autre ordre d'idée, il parle de l'adhésion de la RDC à l'EAC comme étant salutaire ; c'est selon que, souligne-t-il, cela va rapprocher l'océan Atlantique à l'océan Indien et, par ricochet, étendre les possibilités économiques.
Pour aider la RDC à faire face à la guerre, le premier des orateurs congolais appelle les congolais à s'engager sur cinq fronts : le front militaire avec des soldats bien équipés ; le front diplomatique, vu les tentacules de la guerre implantées dans d'autres pays de la sous-région ; le front judiciaire pour que comparaissent au tribunal international tous les auteurs des crimes humanitaires; le front économique pour la sauvegarde nos ressources naturelles tout le temps pillées et, enfin, le front médiatique, avec un narratif qui fera de la RDC un épouvantail face à tous ces petits oiseaux de mauvais augure.
En meilleur défenseur de la République Démocratique du Congo contre le Rwanda, le warrior en charge de la Communication a mis le curseur sur la guerre des mots, sa dernière réplique à Paul Kagame faisant foi.
"Faisons désormais la guerre avec les mots, du genre : "bendele ekweya te", dixit Patrick Muyaya.
Parmi d'autres personnes qui ont eu voix au chapitre, il y a le Professeur Tshibangu Kalala qui a centré son exposé sur la place qu'occupe la RDC dans la géopolitique mondiale, de 1884 à nos jours. Cet expert de droit international s'est porté de garant de la promesse des universitaires de la République Démocratique du Congo d'accompagner le gouvernement congolais, que représentait Patrick Muyaya, en termes d'intangibilité de ses frontières.
Pour lui, la RDC est un pays fort qui n'a ni amis, ni ennemis, mais seulement ses intérêts à sauvegarder.
Pour sa part, le Professeur Ekambo a, en sa qualité de Doyen de la Faculté de Droit, déploré le fait pour les journalistes de la République Démocratique du Congo de ne jamais prendre suffisamment du temps pour informer en long et en large sur la situation qui prévaut à l'Est de la RDC. A l'en croire, ces informations ne devraient pas nous provenir des radios occidentales.
"Nous sommes concernés par les problèmes de la RDC ; nous avons l'obligation de nous y engager, mais nous avons en même temps besoin d'être orientés", parole du Chancelier de l'asbl Café Juridique, Monsieur l'étudiant Placide Lunkungu, pour qui l'UNIKIN est une université solution.
Ses propos ont trouvé échos favorable chez la présidente de tous les étudiants de l'UNIKIN et qui est malheureusement passée sous le voile de l'anonymat : "L'UNIKIN, c'est l'épicentre des étudiants déterminés à développer la République Démocratique du Congo.