RDC, de la Monusco, aux évêques catholiques, en passant par des formations politiques et associations de la société civile, les prises de position se multiplient contre un projet de loi controversé sur la « congolité ».
Cette proposition de loi, surnommée loi Tshiani, du nom de son initiateur, un ancien candidat à la présidentielle de 2018, vise à réserver les plus hautes fonctions de l'État, dont la présidence, aux seuls Congolais nés de père et de mère congolais. Un projet de loi déjà écarté en 2021, mais qui a été inscrit au programme de la session parlementaire de printemps en RDC cette année et qui divise fortement à la veille de l'élection présidentielle prévue le 20 octobre 2023.
Depuis que ce projet de loi est revenu sur le devant de la scène, le camp au pouvoir ne s'est pas exprimé directement sur le contenu du texte. Les seules déclarations ont porté sur la légitimité du projet soumis par un député issu de la majorité : « C'est une loi portée par un individu qui a utilisé son droit démocratique », a déclaré le ministre de la Communication Patrick Muyaya.
Le rapporteur de l'Assemblée nationale, Joseph Lembi Libula a été plus loin : « Ceux qui pensent que cette loi divise, ils sont libres. Pour d'autres, cette loi renforce la souveraineté. Ce qui va trancher, c'est la procédure législative ».
Si peu de partis politiques se sont clairement positionnés sur ce texte, ils sont quasiment tous de l'opposition. Au sein de l'Union sacré, on prend son temps. Plusieurs responsables ont confié attendre son arrivée au Parlement pour se prononcer. Quant à la présidence, sa porte-parole Tina Salama a assuré que « le président ne peut pas avoir une opinion tranchée, mais qu'il ne peut tolérer qu'une loi puisse exclure une catégorie de Congolais. »
En 2021, le chef de l'État avait précédemment déclaré dans une interview qu'être Congolais de père et de mère n'était pas un « critère suffisant pour servir loyalement son pays ».