Sénégal: Conséquences de la sortie d'Idrissa Seck sur la vie politique - Imbroglio !

Entre autres conséquences, la sortie du président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, président du parti Rewmi, perturbe la configuration de l'espace politique notamment la majorité présidentielle dont il est membre. Acculé depuis, à travers des critiques parfois acerbes, par des proches du chef de l'Etat et certains responsables de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), une brouille avec le président Macky Sall peut avoir des répercussions négatives pour l'un ou l'autre camp. Idrissa Seck, qui avait quitté l'opposition au profit de la mouvance présidentielle, pourrait-il aussi se faire une place dans l'opposition déjà engagée dans la conquête du pouvoir ? C'est une réflexion à poser.

La suite de la sortie du président du parti Rewmi, par ailleurs président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, sur une troisième candidature du président Macky Sall (qui, selon lui n'en n'a pas droit) et sa volonté personnelle plus affichée de briguer le suffrage des Sénégalais en février 2024, a fait réagir plus d'uns. Certains qui se réclament être des proches de la mouvance présidentielle souhaitent qu'il soit dessaisi de ses fonctions de président du Cese. Toutefois, un clash entre ces deux alliés, Macky Sall et Idrissa Seck, semble n'arranger ni le camp présidentiel encore moins le parti Rewmi.

En effet, à quelques mois de la présidentielle de de février 2024, qui est déjà source d'une forte tension politique, le président Macky Sall s'ouvrira ainsi un autre front de plus et d'autres adversaires, si le divorce venait à être consommé. Faire face à une opposition politique déjà qui ne cesse de percer, malgré qu'elle soit rudement impactée par les déboires judicaires d'un de ses leaders, peut-être le plus adulé, est déjà pesant pour le pouvoir qui multiplie des stratégies pour contenir cette déferlante. Aussi, en cas d'un second tour d'une élection présidentielle, où le candidat Macky Sall déjà contesté serait un des protagonistes, il serait très difficile de trouver une alliance pour la coalition Bennoo Bokk Yaakaar.

De l'autre côté, Idrissa Seck qui avait abandonné la coalition de l'opposition, quelques temps après la réélection de Macky Sall dès le premier tout de la présidentielle de février 2019, pour devenir un allié du président de la République nouvellement arrivé au pouvoir, pourrait-t-il retrouver ses marques dans cette opposition qui a engagé plusieurs batailles à son absence ? En tout cas, certaines de ses déclarations notamment contre l'ancien président de la République, Abdoulaye Wade, et le leader du Pastef, Ousmane Sonko, ne milite pas pour son intégration apaisée.

L'opposant Idrissa Seck, de retour dans l'adversité avec le pouvoir, risque d'être un maillon «encombrant» de la chaine, en dépit de la pluralité de candidature escomptée pour la prochaine présidentielle. Même si de potentiels candidats comme Ousmane Sonko, Khalifa Ababacar Sall ou encore Karim Wade, n'ont pas encore une certitude sur le sort qui leur sera réservé par la justice ou l'exécutif qui avait fait montre d'une intention d'amnistier les derniers nommés.

Aussi, même fort d'un seul député, certes, le président Sall a-t-il vraiment intérêt à se passer de l'élu du Rewmi, s'il veut conserver sa courte majorité parlementaire jusqu'aux prochaines joutes électorales ? Un clash entre Idrissa Seck et Macky Sall redistribuera également les cartes à l'Assemblée Nationale. La petite marge de la majorité présidentielle, avec la reprise du poste de député à l'ancien Premier ministre, Aminata Touré, sera remise en cause, si toutefois Macky et Idy se sépareraient et que le député de Rewmi sorte du Groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (BBY).

Un différend entre le président du Cese, Idrissa Seck, et le président de la République Macky Sall, entrainera une retouche de la composition du gouvernent actuel. Le ministre de l'Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop et celui des Sports, Yankhoba Diattara, doivent leur présence dans l'attelage gouvernementale à ce compagnonnage. Ils seront peut-être du côté de leur mentor. Si Aly Saleh Diop est beaucoup plus en retrait, Yankhoba Diattara, lui, qui défendu la possibilité d'une troisième candidature de Macky Sall à plusieurs occasions, parlant de second quinquennat sur le plan juridique, a aussi réaffirmé sa proximité avec le patron de Rewmi.

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