Afrique: Une augmentation de température va changer les plus grandes villes africaines

Les villes des régions tropicales connaîtront des changements de température moyenne moins importants, mais elles seront confrontées à des événements climatiques plus extrêmes, tels que des pluies abondantes et de graves sécheresses.

Plus d'un cinquième des villes étudiées (22 %), dont Manaus, Libreville, Kuala Lumpur, Jakarta, Rangoon et Singapour, connaîtront des conditions climatiques qu'elles n'ont jamais connues auparavant. C'est ce que révèle une étude menée par la Crowther Lab, de l'Université ETH de Zurich, en Allemagne.

Une augmentation de la température de 2°C pourrait changer les 520 plus grandes villes du monde. Ainsi, N'Djamena pourrait être aussi chaude que Niamey en 2050, Ouagadougou plus que Bamako, et le temps à Mbuji-Mayi ressemblant à celui d'Abuja. Cette étude montre que les latitudes septentrionales connaîtront les changements les plus spectaculaires avec des conditions de températures extrêmes. Dans toute l'Europe, les étés seront en moyenne 3,5°C plus chauds et les hivers plus rigoureux, soit 4,7°C de plus que la moyenne actuelle.

L'étude, publiée dans la revue "PLOS One", est la première analyse de la façon dont le changement climatique peut modifier les conditions dans les grandes villes du monde. Des chercheurs de l'Université de Zurich disent vouloir aider les gens à comprendre les effets du changement climatique en utilisant des « analogues de la ville » qui leur permettent de visualiser leur propre climat futur.

%

Le monde va se réchauffer de 2°C

L'augmentation de 2°C d'ici à 2050 compare les températures actuelles à celles enregistrées dans la « période préindustrielle », généralement considérée comme comprise entre 1850 et 1900, lorsque la combustion de combustibles fossiles n'avait pas encore changé le climat. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), la température mondiale a déjà augmenté de 1°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Et au rythme actuel de 0,2°C par décennie, le réchauffement planétaire est estimé à 1,5°C entre 2030 et 2052. Un réchauffement supérieur à 1,5°C nous pousserait dans « un monde très incertain », avertit le Giec, ajoutant que « les engagements mondiaux actuels ne sont pas suffisants pour empêcher une hausse de température supérieure à 2°C, encore moins à 1,5°C ». Les gouvernements du monde entier se sont engagés à limiter la hausse des températures à 1,5°C d'ici à 2050. Mais dans le cadre des plans actuels de lutte contre le réchauffement de la planète, on prévoit que l'augmentation moyenne des températures se situera entre 2,9°C et 3,4°C d'ici à 2100.

Les projections faites dans le cadre de cette étude sont fondées sur un avenir où des mesures ont été prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Pour nous maintenir en dessous de 1,5°C, l'Organisation des Nations unies affirme que les émissions de carbone doivent être réduites de 45 % d'ici à 2030 et atteindre un niveau nul d'ici à 2050. Les auteurs ont travaillé à partir d'un scénario où les émissions culmineraient en 2040, puis commenceraient à diminuer. En outre, l'élévation du niveau de la mer aggravera les difficultés rencontrées par nombre de ces villes.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.