Avant-hier soir au Atrium d'Akorondrano, Raphaël Jakoba, manager associé du Cabinet Madagascar conseil international, MCI, a fait un discours improvisé mais plein de bon sens.
Pour fêter le vingtième anniversaire du cabinet MCI et la parution du centième numéro de la revue du même nom, il a été le reflet de ses propres convictions. « Nous avons établi deux chevaux de bataille. Le respect de l'État de droit et l'attractivité des investissements. Le non-respect des dispositions constitutionnelles était devenu le terreau fertile des quatre crises politiques successives de ces dernières années. Ayant décimé le tissu économique national ».
Il a cité parmi ces carences « la non-publication des décrets d'applications de nombreuses lois. Comme celle relative aux grands investissements, aux Zones économiques spéciales, au statut de l'opposition. Ces manquements constituent un terreau à l'instabilité politique nuisible à l'essor économique » selon lui. Il pense même que « les dirigeants, pour faire plaisir aux bailleurs de fonds, font semblant de prendre des décisions adéquates sans la moindre concrétisation par la suite ».
Il s'interroge sur les cas « du projet Base Toliara, objet de toutes les batailles juridiques avec 700 millions de dollars d'investissement potentiel. Tout comme la finalisation des contrats de concessions de la centrale hydroélectrique de Sahofika qui a fallu des années pour être bouclés alors que le pays souffre d'un énorme déficit de production d'électricité. A un moment où les grands investisseurs sont rares. Il est difficile sinon impossible de trouver un grand projet comme Ambatovy d'un montant de 8 milliards de dollars dans le contexte financier actuel ».
Raphaël Jakoba est même revenu sur le massacre d'Ikongo. « Ce sont autant d'images qui n'honorent pas le pays » a-t-il souligné. Raphaël Jakoba persiste à croire que « l'État de droit reste la base de croissance économique. Et que le secteur privé national soit le meilleur ambassadeur du pays auprès de leurs homologues étrangers ».
Pour ce qui est de MCI, sa directrice générale, Véronique Andriambelo, a résumé son état d'esprit comme suit. Lutter contre les carences constatées dans l'obtention, l'analyse et la diffusion de l'information juridique, et plus largement la documentation juridique à Madagascar. Décrypter la mutation du droit des affaires malgaches et le paysage juridique. Accompagner l'ouverture juridique du pays. Et incarner la contribution du secteur privé au renforcement de l'État de droit et de la bonne gouvernance.
Plusieurs sommités du monde judiciaire et politique ont honoré de leur présence cette commémoration. En apportant leurs témoignages. Honoré Rakotomanana, Nelly Rakotobe, Bakolalao Ramanandraibe, Imbiky Anaclet, Serge Zafimahova, Alisaona Raharinarivonorina, Léon Dola Andrianasolo, tous des éminents rédacteurs de la revue MCI. Sous la direction indéfectible de Toavina Ralambomahay. Joël Randriamandranto, ministre du Tourisme a représenté les autorités à cette cérémonie. Avec Lantosoa Rakotomalala, PCA de l'EDBM.