Le mois de Ramadan s'achève pour les musulmans. Familles, amis et proches ont échangé des cadeaux et des voeux, hier, à l'occasion de l'Aïd el-Fitr.
Les mosquées se sont remplies de fidèles, pour la première prière collective de la rupture du jeûne du mois de ramadan, hier matin. Aux 67 Ha, les femmes se regroupaient à l'intérieur de la mosquée, et les hommes, dans la cour. L'un comme l'autre se mettaient sur leur trente-et-un. Quelques-uns ont acheté leurs habits depuis Dubaï. C'est le cas de Chanfi Hamada, conseil national de l'association des musulmans malgaches et prédicateur au sein de l'Islam, ou de Nana Abad, gérante du restaurant Halal Baobab aux 67 Ha. « Je n'ai pas envie de porter les mêmes habits que les autres », indique-t-elle.
Ce n'est que le début d'une longue journée de réjouissance, pour ces musulmans de la communauté Sunnite. Après cette prière, amis, familles, se rendaient visite et s'échangeaient des voeux. Les hôtes offraient du thé et de délicieuses pâtisseries orientales, aux invités. « Nous avons préparé des collations pour près de cinq cent personnes. », enchaine Nana Abad. Les invités, quant à eux, demandent à Allah des bénédictions pour leur hôte.
Nouvelle naissance
Les familles musulmanes ont fait leur maximum pour marquer cette fête. Noor, qui s'est convertie à l'Islam, depuis deux ans, a décoré sa maison à l'occasion, avec des ballons de décoration et a préparé un festin pour ses convives. « Je n'appelle pas mon choix de devenir une musulmane, une conversion, mais plutôt, une nouvelle naissance. Je ne me suis jamais sentie en paix envers moi-même, que maintenant », lance cette ancienne chrétienne.
Elle témoigne que les près de trente jours de jeûne, l'ont rendue plus croyante que jamais. « J'ai peut-être perdu beaucoup de poids, mais j'ai gagné beaucoup de foi. », lance-t-elle.L'Aïd el-Fitr est, surtout, un grand moment de partage pour les musulmans. Noor, motivée à aider les plus démunis, comme tous bons musulmans, a décidé de distribuer de l'argent à des familles nécessiteuses. Oldine Soasaotra, une femme qui vit à Antanimena, a dépensé près de 300 000 ariary pour les dattes et les pâtisseries qu'elle a offertes à ses voisins et à ses familles non musulmanes. « Dans notre religion, la générosité et le partage constituent des actes de piété auxquels tout un chacun s'oblige. On nous apprend à réfréner son égoïsme dans la dépense, et à partager ce que l'on possède avec les autres », souligne-t-elle.