J'ai le plaisir de vous annoncer la parution, -aux Éditions presses panafricaines (collection soleil d'hiver) -, du premier livre de Lisa Prudy, auteure d'origine camerounaise résidente, aux Etats-Unis d'Amérique. Le livre est un récit consciencieux de sa propre vie. Une partie de la vie dont la plupart de scribes, cachent dans leur biographie, parce qu'ils ont honte de parler de ces choses-là. Mais, cette grande dame a une mémoire tenace pour tout ce qui concerne les souvenirs d'érotisme tragique.
Je souhaite d'emblée dire que, certaines histoires sont proches du mortel cauchemar. Nous sommes devant l'histoire d'une fillette de 5 ans qui a perdu la mémoire en quelques minutes parce qu'elle fut enfermée dans une chambre étrange, au décor changeant par un « Tonton » comme on les appelle dans nos quartiers. Ce dernier va cruellement l'abuser en lui exigeant une fellation. Les choses ne s'arrêteront pas là puisqu'elle ira de main en main au cours de ce drame pour finir sur le lit du meilleur d'entre tous, le commissaire du coin chez qui elle s'était refugiée dans sa détresse. Dès ce moment les viols ne s'arrêteront plus. Ce sera quasi quotidien jusqu'à ce qu'elle comprenne dans sa timide enfance, le goût amer de la vie.
La petite fille sera prisonnière d'un mauvais rêve qui va la faire « vieillir » prématurément. Le rituel qui ne s'est jamais effacé de sa vie se renouvèlera ailleurs ; cette fois dans une vie de couple mouvementée qui sera son deuxième cauchemar. Lisa, depuis cette enfance triste, a beaucoup de difficultés à ne pas associer plaisir et douleur. Les amis après lecture de ce tome I sont unanimes : « c'est un livre qui altère tous les sens jusqu'au sixième. »
Lisa a touché avec l'onirique, le fantastique, l'absurde. Lisez plutôt :
« Les après-midi après l'école, je jouais dans une cour commune lorsque tout à coup le fils de la voisine m'envoya chercher de l'eau pour lui dans la cuisine, j'étais alors loin d'imaginer ce qui m'attendait, ...à ma grande surprise, mon tonton se rapprocha de moi en me maintenant sous sa domination par un couteau... si tu cries, je te tue...j'avais 5 ans. » Je n'ai pas le courage d'écrire la suite ! Elle ressemble à quelque chose de pareille : « je regardais du sang couler sur mes petites cuisses brunes. » Le livre dégage un climat de parfum mélancolique et exubérant.
Biographie de Lisa https://o-trim.co/cde
Cette scène est un raisin de la colère. On est bouleversé, on veut arrêter pour pleurer, mais il faut connaître jusqu'au bout comment la scène se termine comme dans les fleurs du mal : « le sang circulait et collait mes cuisses après son acte. » Elle se trouve soumise, à la merci d'un ange démoniaque, mélancolique, semblable à une Marguerite Duras dans toute sa splendeur qui se meurt à petit feu. Dans cette scène brutale vécue dans sa prime enfance, elle pense qu'elle en paie le prix fort d'être née. Ce tonton est le premier à changer sa vie en scène dramatique. L'étau se referme. La proie accélère son action dévorante, devant elle, celui qui vient de commettre l'acte ignoble, il est là et respire encore l'air du même décor où elle est enfermée. L'espace manque, c'est voulu et réussi. Le récit est certes bien mené, mais le lecteur, néanmoins est étouffé de langueur mortelle.
Lisa est une femme forte depuis son adolescence, elle a un coeur de lionne. Une fille qui ne se laisse pas piller. Sa plume a quelque chose de perturbant, parce qu'en nous racontant une histoire stupéfiante, elle vient de temps à autre nous fait vivre la scène par de petits détails, qui, on le sait bien, ont la plus grande importance.
Mais comme femme ambitieuse : « elle a trouvé le chemin de la prospérité démontrant que la résilience est un véritable atout pour prendre une revanche positive sur la vie. » Elle n'est pas restée paralysée par le drame ; elle a accompli ce que la famille et la société attendaient d'elle. À savoir : faires de bonnes études, se marier, s'établir, fonder une famille ; elle se sent enfin libre de faire ce qu'elle veut. Libre de déployer d'autres envies et d'autres idées. Et c'est terrible. Son séjour aux États-Unis lui a permis de s'inventer, de conquérir et de réaliser le rêve américain.
J'ai trouvé dans le personnage de Lisa une petite touche d'absurde qui m'inviterait à chercher du côté de Camus. En effet, Lisa a bravé l'ouragan, l'humiliation qu'elle a subie dans sa vie fut une éthique de vie. J'irais même plus loin en parlant d'art de vivre. Un regard qui l'a fait maîtriser son destin au point de s'accomplir brillamment.
Les grands livres sont parcourus de mouvements plus ou moins explicites et plus ou moins souterrains. C'est même à cela qu'on les reconnaît. « Une histoire taboue » raconte un viol et ses conséquences. Mais on pourrait présenter le livre autrement. Il décrit un courage, la manière dont Lisa, étudiante, issue d'un milieu plutôt pauvre, fait la connaissance d'un homme, et forme avec lui un extraordinaire couple, mais comme chez la plupart des hommes « chasser le naturel, il revient au galop. » Tout sera absent. A chacun de deviner.
Ce livre est formidable, parce qu'il ne ressemble qu'à lui-même. Depuis 20 ans, je n'ai plus lu une histoire aussi bouleversante. Aucune page ne ressemble à l'autre. Lisa a honoré l'écriture camerounaise qui s'était un peu assombrie depuis des années. Elle dégomme tous les talents connus jusqu'à ce jour. Cette dame a de l'audace, elle a fait preuve de beaucoup de délicatesse et montre que la littérature peut tout accueillir. C'est la nouvelle plume qu'on attendait dans l'espace féminin.
Lisa est née au Cameroun, elle est originaire de Mbouda. En tant que coach, elle s'amusait à travers ses abonnés à raconter des courtes histoires qui pétillaient comme autant d'éclats de vies ordinaires. A présent, elle a un souffle nouveau qui dévaste tout depuis la sortie de son livre « Une histoire taboue ». Vidéo d'une émission TV de Lisa https://o-trim.co/tyb
Ce livre a été traduite en anglais ; il le sera en d'autres langues, afin de rendre justice à toutes ces petites filles survivantes d'un tel holocauste perpétré dans un décor noir.
C'est un écrit qui rappelle les histoires et les souffrances du monde féminin. Lisa est le rejeton de Simone de Beauvoir qui a écrit le « deuxième sexe. »
La verve satirique
Ce livre s'adresse à tous les hommes. La tristesse de le terminer est atténuée par le fait de pouvoir partager une soirée littéraire avec ses amis. Ce premier livre autobiographique mérite un prestigieux prix, l'équivalent d'un prix international reconnu comme le prix des cinq continents. Mais déjà ce premier volume combine le meilleur des thèmes : grossesse précoce, avortement, famille monoparentale, trahison, pauvreté, prospérité et quête de l'amour dans un solide style irrésistible de cette histoire insondable qui vous serre le coeur. .
Lisa fait honneur à la diaspora, elle est suivie par 200 mille Flowers, et fait partie de la grande société américaine. Elle a beaucoup investi dans l'immobilier, le développement personnel, etc.
L'histoire de ce livre a eu pour ma pensée une influence plus grande que toutes les connaissances que j'ai retenues ces 20 dernières années.
Elle suscite dans mon esprit autant d'interrogations, comme dit l'écrivain congolais Marien Fauney. A quoi pense-t-elle ? D'où vient-elle et où va-t-elle ? Quelles sont ses ambitions ? Devrons-nous la suivre ? Dans tous les cas, son histoire ne laissera personne indifférente.
Une chose est certaine, Lisa délivre un message à la fois d'espoir et de courage en abordant par l'autobiographie, tout ce qui peut aider à la mobilisation des consciences.
Avec un langage profond, mais qui se veut accessible, elle entend provoquer chez la lectrice et le lecteur : « émotion et réflexion » en relation avec les enjeux du monde actuel. En pleine dans le drame, elle suggère des itinéraires pour reconquérir les vies brisées.
Elle fait partie de ces auteurs dont les multiples facettes rendent difficile toute tentative de définir l'étendue de leurs talents. En tant que coach et désormais auteure, elle embrasse le monde avec un regard renouvelé, capable de saisir ce qu'elle appelle dans ce premier livre, « la revanche d'un regard qui construit la vie ».
Lisa met une nouvelle pierre à l'édifice littéraire solidement bâti avec ténacité. Cette histoire est si touchante que l'on pourrait faire siens les mots de Chateaubriand qui, parlant de la place centrale qu'occupe l'intériorité dans la douleur, déclare que : « La souffrance morale fait pleurer ; la souffrance physique fait crier. Mieux vaut une fin dans la douleur qu'une douleur sans fin. Toute douleur qui ne détache pas est de la douleur perdue. C'est dire qu'on ne peut s'assumer qu'en partant du dedans de soi-même. »
L'acte d'écrire.
Le premier acte de l'écriture est une prise de conscience du chemin qui va de soi à soi, tout en englobant le monde. Dans son aventure, l'écrivain est appelé parfois à bouleverser les tendances établies, à se réinstaller de façon à trouver un raffermissement entre contingence et beauté, entre fatalité et grâce. L'écriture n'échappe pas au principe qui veut qu'on extériorise son intériorité. Le drame lui a ouvert les portes à une grande imagination. La voir rayonnante aujourd'hui est un miracle.
Les faits réels demeurent la base du travail littéraire. La douleur est la maîtresse de tous les maîtres. Lamartine a longuement pleuré le sort des hommes fatals qui ne sont ni simples ni beaux.
L'écriture, c'est une aventure, une habitude, une histoire pleine de risques, avec des séquences imprévues, des rebondissements et des coups de théâtre, la plupart de temps les héros sont musclés et courageux, il n'hésite pas à sauter d'un toit à un autre ou à s'accrocher à l'hélicoptère et à décoller, elle n'est pas du genre à garder les secrets ou à entrer par les portes murées.
C'est cela, transformer son existence en expérience ; il mène ces expériences par le raisonnement. Dans cet écrit, il y a une foule d'étrangeté, et d'incertitudes. J'ai voulu vous dire comment cet esprit respectable est turbulent. Il faut l'éprouver du dedans, comme une expérience où l'on risque à chaque instant ses connaissances, ses convictions et ses certitudes, chaque fois qu'on les lit, cela nous renvoie sur la scène de ses 5 ans. Dès qu'on commence à le lire on n'arrête plus, mais avec le mouvement des héros, il faut du courage pour continuer parce cyniquement notre être est dévoré. Vous pouvez vous en douter les aventures des pareilles auteures ne s'arrêtent pas avec un seul livre, elles se poursuivent, mais il faut s'armer de patience.
L'ouvrage est disponible dès à présent sur AMAZON, vous y trouverez toutes les coordonnées de l'auteure sur sa page face book Lisa Prudy.