(APS) - L'imam Babacar Ngom a appelé lors de la prière de l'Aïd el Fitr célébrée vendredi à Thiès par une partie de la communauté musulmane toutes les composantes de la société, notamment les leaders d'opinion à jouer leur partition pour préserver la paix et la stabilité dont jouit le pays.
"Notre pays jouit d'une paix et d'une stabilité qui font défaut à beaucoup de pays dans le monde et dans la sous-région, mais des confrontations politiques sont en passe de saper cette paix et cette sécurité", a-t-il dit.
Il s'adressait aux fidèles après la prière canonique musulmane, organisée au terrain Tound-wi, de la Cité Ousmane Ngom, à l'occasion de la fête marquant la fin du Ramadan pour une partie des musulmans sénégalais.
"Chacun d'entre nous a le devoir et l'obligation religieuse de faire de son mieux pour contribuer à la stabilité du pays", a dit l'imam. Il estime que le meilleur moyen de préserver ce bienfait dont Dieu a gratifié le Sénégal, est que chacun mette en avant sa propre responsabilité, en évitant tout propos ou actes violents de nature à provoquer la confrontation.
"Chaque individu doit s'abstenir de toute parole ou acte de nature à causer la mort ou l'effusion de sang, d'être celui par qui un conflit se déclenche", a poursuivi le religieux. Il a cité pour étayer son propos ce verset du Coran : "Et prenez garde d'une (tension) qui ne touchera pas les seuls injustes parmi vous".
Il a préconisé quelques pistes de solution impliquant divers acteurs. L'une d'entre elles, est que le gouvernement "prenne la décision ferme de protéger les droits des populations, qu'ils soient des acteurs politiques ou non".
Les partis politiques doivent, pour leur part, s'armer de bons comportements, faire preuve de responsabilité et mesurer leurs propos, a-t-il ajouté.
Quant à la justice, elle doit "être impartiale pour ne pas diviser la société, en se rangeant d'un côté au détriment de l'autre".
Pour ce qui est de la jeunesse, a encore noté l'imam, elle doit faire preuve de "maîtrise de soi", surtout dans l'utilisation des réseaux sociaux. Les insultes entre communautés à travers l'outil technologique, sont sources de tensions et doivent être adressées par les autorités, a-t-il préconisé.
Selon le religieux, la presse doit de son côté, "véhiculer un discours de paix et se garder de relayer propos incendiaires, d'offrir une tribune aux porteurs d'un discours subversif, de haine et de division".
Tout guide religieux ou savant musulman à la tête d'une communauté, et tout leader d'opinion, doit s'adresser à ses disciples, aux populations et aux pouvoirs publics pour leur rappeler leur responsabilité dans la préservation de la paix et de la sécurité dans le pays, à la prévention de tout conflit. Ils doivent aussi les inviter à se garder de détruire les biens d'autrui, même lors de manifestations.
La paix, a-t-il dit, est un bien qui prime sur la richesse, puisque sans l'une, on ne peut jouir de l'autre. Il a ajouté que même le fidèle musulman ne peut s'acquitter de la religion comme il se doit dans l'insécurité.
L'imam a eu une pensée pour les Palestiniens sous occupation israélienne, priant pour qu'Allah allège leurs souffrances.