Le gouvernement ivoirien a annoncé, mercredi 19 avril, en conseil de ministres, la mise en place de plusieurs mesures sur l'interdiction saisonnière de la pêche marine. Le Ghana, le Bénin et le Togo ont également pris la même décision. Afin d'assurer le « repos biologique » et le « renouvellement des stocks » des ressources halieutiques, la pêche sera interdite à certaines périodes de l'année.
Les navires thoniers ne pourront plus exercer du 1er janvier au 1er mars. Les chalutiers semi-industriels et industriels, eux, auront interdiction de pêcher du 1er juillet au 31 août.
Joint par RFI, Maguiraga Bakary, ancien armateur, explique que cette mesure est nécessaire pour assurer la durabilité de la pêche et la préservation la diversité marine.
« C'est une excellente initiative que les pays de la sous-région aient pris cette décision mais les décisions sous-régionales n'ont malheureusement jamais été complètement exécutées. Certains États ferment les yeux et nous, en plus, nous avons une difficulté : nous avons deux pays anglophones qui sont voisins et c'est avec ces deux pays-là qu'il y a de grandes difficultés, surtout que les Asiatiques - Coréens, Chinois - sont basés dans ces deux pays. Il arrive souvent qu'ils ne soient pas autorisés à pêcher, ni au Liberia, ni au Ghana, mais ils viennent jusqu'en Côte d'Ivoire pour venir pêcher jusque dans nos eaux territoriales », relève-t-il.
Les pirogues sont également concernées par l'interdiction. Il y en a plus de 1 000 en Côte d'Ivoire. Elles ne pourront plus sortir en mer pendant tout le mois de juillet.
« Le repos biologique en lui-même n'est pas une mauvaise chose, mais il faut que ce soit fait de manière concertée et avec des mesures d'accompagnement, pour permettre aux acteurs de pouvoir se prendre en charge lorsqu'il y aura ce repos-là », insiste Micheline Dion, présidente de l'union des sociétés coopératives des femmes de la pêche et des métiers assignés de Côte d'Ivoire (USCOFEPCI)
Les stocks de sardinelle et de bonga sont actuellement à leur niveau historique le plus bas, selon Greenpeace. Le stock de thon a été déclaré en état critique d'exploitation.