Afrique du Sud: Le pays confronté à sa position de neutralité sur la guerre en Ukraine

Alors que le mandat de la Cour pénale internationale à l'encontre de Vladimir Poutine remet en question les plans de l'Afrique du Sud, qui doit accueillir le sommet des BRICS, une petite délégation ukrainienne vient de terminer une visite dans le pays pour sensibiliser sur la guerre et fournir une alternative au récit russe, tandis que Pretoria défend une position neutre. Si ces Ukrainiens connaissent les liens historiques entre les deux nations, ils espèrent néanmoins que leur plaidoyer a pu être entendu.

Même s'ils ont pu échanger avec un représentant du ministère des Affaires étrangères sud-africain, c'est surtout auprès de la société civile locale et des chercheurs que la délégation a pu faire passer son message. Et pour Olexiy Haran, professeur à l'université Académie Mohyla de Kiev, il était important de revenir sur quelques points d'histoire :

« Oui, l'Union soviétique a soutenu les mouvements de libération, mais l'Ukraine, en tant que République de l'Union soviétique, les a, elle-même aussi, épaulés. L'Ukraine a participé au comité spécial de l'ONU contre l'apartheid. Et plus de 300 membres de l'ANC ont reçu une formation près d'Odessa. »

Pour justifier son refus de condamner Moscou, l'Afrique du Sud fait valoir une position de non-alignement que dénonce Olexiy Haran : « Le non-alignement n'est pas synonyme de neutralité. Le mouvement des non-alignés avait d'ailleurs soutenu la lutte pour l'indépendance ici. »

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Le pays, qui doit accueillir le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) fin août, se trouve embarrassé par la possible venue de Vladimir Poutine. L'activiste Oleksandra Romantsova, directrice du Centre pour les libertés civiles - qui a été récompensé par le dernier prix Nobel de la paix -, espère que Pretoria saura faire les bons choix :

« Nous attendons, tout d'abord, que le pays envoie une délégation officielle en Ukraine. De plus, lors du sommet des BRICS, il leur faudra trouver d'autres formes de représentations, en ligne par exemple, plutôt que d'accepter la venue de Vladimir Poutine. »

Le président Cyril Ramaphosa a récemment indiqué être en train d'étudier la question du mandat d'arrêt concernant son homologue russe.

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